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Titre Mesurer l'activité durant la crise sanitaire : Premiers éléments de bilan
Auteur Didier Blanchet, Jean-Luc Tavernier
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 166, juillet 2020 Dossier. Évaluation de la pandémie de Covid-19
Page 23-44
Résumé La crise sanitaire des derniers mois a été sans précédent et elle a conduit à des adaptations inédites pour l'appareil d'observation statistique. Quel premier bilan peut-on tirer de cette période ? On examine trois questions. La première porte sur les instruments de mesure : des sources de données non-conventionnelles ont été mobilisées, ceci doit-il marquer un tournant vers une nouvelle façon de suivre la conjoncture économique ? Répondre à cette question impose de remettre à plat les avantages et limites des différents types de sources, car aucune n'est universellement idéale pour tous les types de contexte. La deuxième question porte sur l'objet même de cette mesure. A-t-on bien mesuré ce qu'il fallait mesurer ? La crise n'a-t-elle pas révélé de nouvelles limites du PIB, rendant encore plus pressant le besoin d'indicateurs alternatifs ? Que la comptabilité nationale ne mesure qu'une partie de ce qui compte et que d'autres indicateurs soient nécessaires ne fait aucun doute. Qu'il y ait besoin de mieux expliquer ce qu'elle mesure également. Mais, face à une telle crise, ce n'est pas de moins de comptabilité nationale qu'on a besoin : ce qui s'est passé et ce qui nous attend rendent encore plus nécessaire qu'à l'ordinaire un suivi de la situation économique des différents agents, pour apprécier lesquels et à quelle hauteur ont besoin d'être soutenus. La troisième question est celle de la comparabilité internationale des chiffres : face à un tel choc, la réponse des instituts de statistique a été hétérogène. Déjà en temps ordinaire, la comparabilité des chiffres n'est pas aussi affirmée que ce qu'on serait en droit d'attendre. Le contexte de crise a encore accentué ce problème.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The health crisis of recent months has been unprecedented and has led to unprecedented adaptations for the system of statistical observation. What initial assessments can we make for this period? We examine three questions. The first relates to our tools for measurement: as unconventional data sources are being mobilized, should this mark a turning point towards a new way of monitoring the economic situation? Answering this question requires reviewing the advantages and limitations of different types of sources, because none is universally suited to all types of context. The second question relates to the very purpose of measurement. Have we measured what needs to be measured? Has the crisis not revealed new limits to GDP, making the need for alternative indicators even more pressing? It is clear that the national accounts measure only part of what matters and that other indicators are needed. It is also necessary to give a better explanation of what GDP measures. Faced with such a crisis, however, it is not that the national accounts are needed less: what has happened and what awaits us make it even more necessary than usual to monitor the situation of the different agents and to appreciate which need support and at what level. The third question concerns the international comparability of the data: faced with a shock like this, the statistical institutes have given a heterogeneous response. In ordinary times, the comparability of the figures is already not as solid as we should be able to expect. The crisis has further aggravated this problem.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_166_0023