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Titre Évaluation de la pandémie de Covid-19 sur l'économie mondiale
Auteur , Éric Heyer, Xavier Timbeau
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 166, juillet 2020 Dossier. Évaluation de la pandémie de Covid-19
Page 59-110
Résumé Depuis la prise de conscience fin février dernier de la diffusion de l'épidémie de coronavirus, l'économie mondiale a subi un choc inédit bouleversant le paradigme conjoncturel. Comme le laissait pressentir l'évolution des indicateurs infra-trimestriels, les chiffres de croissance du PIB concrétisaient déjà, dans leur version provisoire, les effets économiques du confinement sur les deux dernières semaines du premier trimestre. Toutefois, au vu du degré de sévérité des fermetures, on pourrait s'attendre à des révisions importantes du PIB à la baisse comme à la hausse. Nous évaluons ensuite l'impact de choc sur l'économie mondiale en partant des tableaux entrées-sorties issus de la World Input-Output Database (WIOD). Les différentes mesures de mises en place pour le mois d'avril auraient un impact de -19 % sur la valeur ajoutée au niveau mondial. Tous les secteurs et tous les pays ne seraient pas impactés de la même manière. Au niveau sectoriel, la branche de l'hébergement-restauration enregistrerait une diminution de 47 % de sa valeur ajoutée au niveau mondial. Au niveau géographique, l'Europe serait la zone la plus touchée, notamment l'Espagne, l'Italie et la France avec des chutes de valeur ajoutée de plus de 30 points. Bien que l'Allemagne ait subi une baisse moins importante de l'activité, en lien avec des mesures de confinement moins restrictives dans l'ensemble, le pays souffre cependant de sa forte exposition à la demande étrangère. Cette modélisation permet ensuite de décrire l'incidence du choc d'activité sur la demande de travail pour le mois d'avril. Pourtant, si l'ajustement de la demande de travail au choc de production est très marqué, l'impact final sur l'emploi salarié apparaît in fine, au moins en Europe, faible au regard des pertes potentielles d'emplois, en raison de la mise en œuvre de dispositifs d'activité partielle similaire. En l'absence d'un tel mécanisme, les États-Unis connaissent de plus fortes destructions d'emplois salariés, qui atteignent 14,6 % de l'emploi salarié total.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since people became aware last February of the spread of the coronavirus epidemic, the world economy has suffered an unprecedented shock that has rattled the economic paradigm. As suggested by trends in the sub-quarterly indicators, the GDP growth figures already reflected, in their provisional version, the economic effects of lockdowns on the last two weeks of the first quarter. However, given the severity of the containment measures, significant downward and upward revisions to GDP could be expected. We then assess the impact of the shock on the global economy using input-output tables from the World Input-Output Database (WIOD). The various measures enacted for the month of April had an impact of -19% on added value at the global level. Not all sectors and countries were affected in the same way. At the sectoral level, the hotel and catering branch recorded a 47% fall in added value at the global level. Geographically, Europe was the area hit hardest, in particular Spain, Italy and France, with drops in added value of more than 30 points. Although Germany suffered a smaller fall in activity, in connection with less restrictive containment measures overall, the country is nevertheless suffering from its high exposure to foreign demand. Modelling then makes it possible to describe the impact of the activity shock on labour demand for the month of April. However, while the adjustment of labour demand to the production shock is very marked, the final impact on salaried employment ultimately appears, at least in Europe, to be weak compared to the potential job losses, due to the implementation of measures for short-time working. The United States, lacking such a mechanism,has experienceda greater destruction of salaried jobs, reaching 14.6% of total salaried employment.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_166_0059