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Titre Révolutions et contre-révolutions, qu'en dit le politologue ?
Auteur Gilbert Achcar, Jean-Paul Chagnollaud
Mir@bel Revue Confluences Méditerranée
Numéro no 115, hiver 2020 Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe
Rubrique / Thématique
Dossier. Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe
Page 37-48
Résumé En partant de son concept de « processus révolutionnaire de longue durée », le politologue franco-libanais Gilbert Achcar nous offre dans cet entretien une fine analyse de la structure, des conséquences et des antécédents des phénomènes révolutionnaires qui ont marqué le monde arabo-musulman depuis 2011. Grâce à son expertise en relations internationales et politique de développement, le chercheur met l'accent sur l'importance des tensions structurelles matérielles antérieures aux explosions révolutionnaires, et ainsi brise l'idée de révolutions spontanées. L'inscription des processus révolutionnaires dans un temps long rend compte de la centralité d'une société civile structurée qui, si et seulement si elle est encadrée, pourra avoir accès à de réels changements. D'autres facteurs comme la confessionnalisation des sociétés, notamment libanaise et irakienne, ainsi que la militarisation de certaines communautés, participent des difficultés voire de l'échec des mouvements révolutionnaires. Ajoutés à cela, l'imposition des intérêts stratégiques des géants moyen-orientaux comme l'Arabie saoudite contribuent à l'enracinement d'une instabilité politique dans la région.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on his concept of “long-term revolutionary process”, the Franco-Lebanese political scientist Gilbert Achcar in this interview analyses the structure, consequences and antecedents of the revolutionary phenomena having marked the Arab-Muslim world since 2011. Based on his expertise in international relations and development policy, he emphasizes the importance of material structural tensions predating the revolutionary explosions, and refutes the idea of spontaneous revolutions. The inscription of revolutionary processes in the “longue durée” reflects the centrality of a structured civil society which will access real change if and only if it is organized. Other factors, such as the confessionalization of societies, particularly in Lebanon and Iraq, as well as the militarization of certain communities, contribute to the difficulties and even the failure of revolutionary movements. Finally, the strategic interests of Middle Eastern giants such as Saudi Arabia add to the entrenchment of political instability in the region.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_115_0039