Titre | Quelle contre-révolution en Tunisie et en Égypte ? L'héritage du RCD et du PND dans les systèmes partisans et le secteur de l'économie informelle | |
---|---|---|
Auteur | Clément Steuer, Adrien Doron | |
Revue | Confluences Méditerranée | |
Numéro | no 115, hiver 2020 Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Révolutions et contre-révolutions dans le monde arabe |
|
Page | 129-144 | |
Résumé |
Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)
en Tunisie, et le Parti national démocratique (PND) en
Égypte, ont dominé la vie politique de leurs pays respectifs
durant plusieurs décennies. À la veille de la révolution,
ces deux partis constituaient à la fois l'espace dans lequel
s'affrontaient les projets de société concurrents portés par
les élites, et l'un des principaux liens entre le régime et
la société. La crise de ces deux fonctions (réformatrice et
clientéliste) explique l'inaptitude de ces deux formations
à survivre dans le contexte d'ouverture politique consécutif
à la chute des dictateurs. Dans cette perspective, leur
dissolution par la justice a probablement accéléré leur
dislocation plutôt qu'elle ne l'a provoquée. En effet, la
lutte intestine opposant – au sein de chacune de ces deux
formations – conservateurs et réformateurs s'est traduite
dans ce nouveau contexte par la mise en concurrence sur
le marché électoral de différents projets de restauration
autoritaire ou de réformes graduelles du régime. Par
ailleurs, l'absence de ligne idéologique claire manifestée
par ces deux partis a favorisé la dispersion d'une partie de
leur clientèle et leur réalignement sur des lignes de clivage
fonctionnelles ou culturelles. Les réseaux informels liés aux
anciens partis ont néanmoins su survivre dans le champ
économique, au prix d'une recomposition. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The Constitutional Democratic Rally (CDR) in Tunisia and
National Democratic Party (NDP) in Egypt dominated the
political life of their respective countries for decades. Prior to
the revolution, they formed both a space of competition for
various elite-backed projects, and one of the main linkages
between State and society. The crisis of both functions
(reformist and clientelist) explains the failure of these
organizations to survive in a context of political opening
following the overthrow of the dictators. Their judicial
disbanding has thus been an accelerator rather than a
cause of disintegration. The internal struggle which in both
cases opposes conservatives and reformers has resulted in the
formulation of different projects (authoritarian restoration
or step-by-step reform of the old regimes) competing on the
electoral market. In addition, the lack of a clear ideological
identity for both organizations accelerated the dispersion of
many of their members, and their re-alignment according
to functional or cultural cleavages. Nevertheless, the
informal networks linked to the former parties have, with
their restructuring, survived in the economical field. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_115_0131 |