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Titre Restituting Language: Ethics, Ideology and the Making of a Dictionary
Auteur Christine Jourdan
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 151, 2020 Linguistique et ethno-linguistique océaniennes
Rubrique / Thématique
Dossier : Hommage à Françoise Ozanne-Rivierre et à Jean-Claude Rivierre
Page 285-296
Résumé Je m'intéresse à la dimension éthique du retour des données dans les pays où elles ont été collectées, ici les Iles Salomon. Après avoir discuté la distance qui existe entre les données collectées et les données telles qu'elles sont typiquement restituées par les linguistes et les anthropologues, je prends pour exemple le dictionnaire de Pijin et montre comment les techniques de compilation de dictionnaire et les idéologies linguistiques de mes informateurs conjuguées aux miennes le façonnent et en font un produit loin des données originales. J'interroge la dimension éthique d'une telle transformation. Finalement, j'explique que ce dictionnaire déjà vieux de 20 ans n'est utilisé par personne aux îles Salomon, du fait que les Salomonais apprennent à lire et à écrire en anglais (langue officielle du pays) et non en pijin. Par contre, les jeunes Salomonais présents sur les réseaux sociaux sont en train de développer leur propre orthographe de cette langue, ni pijin ni anglais.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais I this article, I propose to consider the ethical dimension of the return of data to the research field site, here the Solomon Islands by focusing on the writing the Pijin Dictionary I published in 2002. I start by discussing the disconnect between the linguistic data we gather and the transformation these data undergo before linguists and anthropologists typically return them. I then focus on the making of the dictionary showing how the techniques of dictionary making and linguistic ideology of research participants and collaborators interact with my own to create a product far removed from the original data. I am questionning the ethics of such a transformation. Finally, I explain that though the dictionary is now 20 years, it is not used by Solomon Islanders who are not taught to read and write in Pijin but in English (the official language of the country). Rather, young Solomon Islanders using social media, are developing their own spelling for the language, neither that of Pijin nor that of English.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=JSO_151_0285