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Titre Répression participative et contrôle social de la dissidence sous l'AKP en Turquie
Auteur Cléa Pineau
Mir@bel Revue Pôle Sud
Numéro no 53, 2020/2 Autoritarisme et Répertoires répressifs
Rubrique / Thématique
Thema
Page 53-68
Résumé Par opposition à la thèse gramscienne, cette contribution montre que la répression n'est pas antinomique au renforcement de la légitimité d'un État. Elle étudie, à partir du cas de la Turquie contemporaine, comment un parti politique au sommet de l'État, le Parti de la Justice et du Développement (AKP), peut mettre en place des mécanismes répressifs, auxquels la population civile participe, qui consolident sa légitimité. Les ressources sont distribuées et les conduites sont récompensées ou réprimées selon leur conformité à une nouvelle forme de « citoyenneté » (« vatandaşlık ») définie selon des logiques partisanes. Ces mécanismes permettent à l'État-AKP de produire des subjectivés dominées et actives dans l'entretien des dispositifs exclusifs et punitifs. Les pratiques coercitives sont encouragées par l'État-AKP et utilisées pour contrôler les conduites dissidentes au sein de la société. L'encouragement de la répression participative est légitimé par le discours sécuritaire faisant appel au registre de la « menace terroriste » et renforcé par l'informatisation des techniques de pouvoir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In contrast to the Gramscian thesis, this contribution shows that repression is not antinomic with the reinforcement of state legitimacy. It examines, based on the case of contemporary Turkey, how a political party which control the state, the Justice and Development Party (AKP), can produce repressive mechanisms, in which the civilian population participates, that consolidate its legitimacy. Resources are distributed and behaviors are rewarded or repressed according to their conformity with a new form of ‘citizenship' (“vatandaşlık”) defined through partisan logics. These mechanisms allow the AKP-state to produce subjectivities that are both dominated and active in the maintenance of exclusionary and punitive dispositifs. Coercive practices are encouraged by the AKP-state and used to control dissenting conducts within society. Using the register of the “terrorist threat”, the encouragement of participatory repression is legitimised and reinforced by the digitalisation of technologies of power.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSUD_053_0053