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Titre L'effet dynamique du sentiment national et de l'action de l'État : la société japonaise
Auteur Robert J. Ballon
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 8, no 2, avril-juin 1966
Page 26 pages
Résumé Les caractères particuliers de l'industrialisation au Japon ne sont pas des accidents bizarres. Ils procèdent de la logique d'une société. L'industrialisation y a été, dès ses débuts, une politique nationale, c est-à-dire un devoir commun qui s'est tout naturellement exprimé dans des structures sociales existantes. La dévotion de l'individu au groupe , la soumission des groupes à l'intérêt national, ont à la fois amorti les conflits individuels et rendu imprécise la séparation entre le public et le privé. L'État a préparé la scène et mis en place les entreprises. Administrateurs et entrepreneurs avaient également le sentiment de participer à une tâche nationale et l'aide mutuelle qu'ils s'apportaient trouvait là sa justification. La main-d'œuvre est entrée dans l'industrie sans rompre ses attaches traditionnelles. Les grandes entreprises ont eu toutes les faveurs de l'administration et les petites ont fait les frais des fluctuations économiques. Souvent sous-traitantes des grandes, elles leur sont complémentaires. Les relations professionnelles sont fondées sur l'harmonie parce que les valeurs du groupe priment les intérêts individuels. La décision est souvent obtenue par une élaboration collective progressive. L'emploi à vie est l'idéal, bien qu'il ne soit pas le lot de la majorité. Le syndicalisme est fait d'abord de ces privilégiés. Le mouvement ouvrier n'a pas encore, en tant que tel, une place dans la société. Le rôle de l'État reste celui d'un promoteur du développement, bien qu'une évolution soit aujourd'hui sensible.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1966_num_8_2_1262