Titre | Travail et créativité dans un marché interne : le cas du système français de recherche universitaire | |
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Auteur | Helga Reuter, Pierre Tripier | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol. 22, no 3, juillet-septembre 1980 | |
Page | 16 pages | |
Résumé |
Pour expliquer les relations entre la société, l'organisation des systèmes académiques et les résultats scientifiques , les sociologues recourent la plupart du temps au paradigme de Merton selon lequel la productivité scientifique optimale présuppose l'indépendance de la communauté scientifique à l'égard de son environnement.
Cet article essaie de montrer comment les communautés scientifiques , et particulièrement le système académique français , gèrent la contradiction entre ce que postule Merton, à savoir le principe du «marché parfait » d'une part, et la nécessité d'imposer un principe d'apprentissage au futur savant et de gérer la démographie des scientifiques, d'autre part. Ceci suppose un autre principe d'organisation que celui du marché parfait, notamment l'introduction d'un concept de «raretés artificielles ».
Les résultats présentés, basés sur une recherche menée dans deux grandes universités françaises, montrent clairement que le manque de créativité d'une partie de la population ne peut pas être attribué à l'incapacité des individus mais bien à la nécessité qui leur est faite d'adapter leurs stratégies de carrière aux logiques en œuvre dans le marché du travail académique. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The existing sociological discourses on the relationship between society, the organisation of scientific systems and scientific results during the last decades can be understood as attempts to examine Merton's postulate : optimal scientific productivity presupposes indépendance from non scientific environment. This article will try to show that scientific communities, and particularly the French university system, are organized as Merton postulates and as the theory of the " perfect market " explains economic relationships which include, in order to justify con¬ tradictory restrictions to the ideal liberal model, the existence of " artificial rarities ". Statistical relationships, based on a study carried out in two French universities, show clearly that the lack of creativity of this population is not due to incapability of individuals but that it reflects the necessity to adapt career strategies to the rules and the constraints of the particular labour market. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1980_num_22_3_1637 |