Titre | The twilight of twentieth-century cowboy masculinity: Brokeback Mountain (Ang Lee, 2005) | |
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Auteur | Robert Lang | |
Revue | Genre en séries : cinéma, télévision, médias | |
Numéro | no 5, printemps 2017 Masculinités imag(in)les 2 | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Un peu plus de dix ans après la sortie de Brokeback Mountain, on s'accorde à voir dans ce film une bromance (film romantique masculin), deux termes contradictoires. Il reconnaît et dénie montrer « ce que les hommes peuvent faire entre eux » pour reprendre la formule énigmatique d'Henning Bech. Il célèbre et en même temps fait le deuil de la masculinité crépusculaire, hétérosexuelle, solitaire, homophobique du cowboy du XXe siècle. Tout en apportant à l'homme blanc sans éducation des classes populaires quelque chose de neuf – l'éclat d'une liberté sexuelle subjective à laquelle il n'avait jamais accédé auparavant, et qui était totalement inimaginable jusqu'à maintenant –, ce film est malgré tout une fable prudente. Il s'inscrit dans le paradoxe de la nostalgie et du fantasme dans la zone limite, impossible, d'où surgit le désir, dans le fantasme nostalgique du cowboy comme héros américain authentique, mais aussi solitaire et pauvre, le produit réel ou métaphorique de familles brisées et de pères absents. Le film active le fantasme d'un amour idéal et érotique et en même temps propose l'allégorie d'une nation abimée par des promesses trahies et des idéaux dégradés, qui dans sa version la plus rétrograde pourrait être exprimée dix ans plus tard par le slogan de campagne du candidat républicain qui a gagné l'élection de 2016 : « Make America Great Again ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
A little more than a decade after Brokeback Mountain was released, we recognize that the film belongs to the bromance genre, and as such it manages to do two, contradictory things at once. It both avows and disavows, in Henning Bech's enigmatic phrase, « what men can do with one another. » It both celebrates and mourns the twilight of nominally heterosexual, lonely, homophobic, twentieth-century cowboy masculinity. While offering the uneducated, working-class, white male something new– a glimpse of the sexual and subjective freedom that has never been available to him before, and which indeed had been all but unimaginable until now – the film is nevertheless a cautionary tale. It is inscribed in the paradoxes of nostalgia and fantasy, in the impossible, liminal zone from which desire springs: in the nostalgic fantasy of cowboys as authentic American heroes, but also as lonely and needy, the products of real or metaphorical broken families and absent fathers. The film both animates a fantasy of ideal and erotic love and offers an allegory of a damaged nation of tarnished ideals and betrayed promise, which in its most retrograde variation would be expressed ten years later by the campaign slogan of the Republican nominee in the 2016 presidential election: « Make America Great Again. » Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/ges/812 |