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Titre Lutter ensemble contre la Montagne d'or. Les mobilisations anti-extractives à l'épreuve des fractures ethno-raciales
Auteur Chloé Baumes Malfant
Mir@bel Revue Cahiers des Amériques Latines
Numéro no 93, 2020 Relations sociales, relations ethno-raciales dans les trois Guyanes
Rubrique / Thématique
Dossier. Relations sociales, relations ethno-raciales dans les trois Guyanes (Guyana, Suriname, Guyane française)
Page 133-152
Résumé Cet article examine les divisions et tentatives d'alliances ethno-raciales mises au jour dans le cadre de l'espace des mouvements sociaux en Guyane française. Il se focalise en particulier sur le mouvement d'opposition à l'industrie minière dans ce territoire d'outre-mer au sein duquel se mêlent politisation des questions ethniques et reproduction des rapports sociaux inégalitaires et coloniaux. S'appuyant sur une enquête ethnographique de trois mois, l'analyse se concentre sur les tentatives de rapprochement qui se sont déployées entre collectifs locaux anti-extractifs à majorité blanche issus de « métropole » et groupes noirs marrons et amérindiens. L'article explique comment ces tentatives se sont heurtées à la reproduction de rapports de domination au sein du mouvement et au manque de politisation de ces questions de la part des groupes anti-extractifs locaux. Il montre aussi combien le mouvement d'opposition au projet de mine industrielle « Montagne d'or » laisse entrevoir la fracture entre une élite créole, attachée à un développement du territoire par l'industrialisation minière, et des groupes militants amérindiens lui opposant une vision alternative, anti-extractive, et valorisant leur autochtonie.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article explores the ethno-racial divisions and cooperation taking place within social movements in French Guiana. It particularly focuses on the opposition movement to the mining industry in this French overseas territory, where politicization of ethnic questions and reproduction of unequal and colonial power relations intertwine. Basing itself on three months of field work, the analysis highlights the attempts in creating alliances across ethno-racial lines, between environmentalist groups – mostly white and from the French “metropole” –, indigenous and maroon groups. The article explains how these attempts were complicated by the reproduction of systems of power within the movement, and by the lack of politicization of such questions from anti-extractive groups. Furthermore, the opposition movement to the gold mine “Montagne d'or” gives us a glimpse of the deep divide between the creole elite – attached to the “development” of the Guianese territory through mining operations and industrialization –, and indigenous activist groups, standing up for an alternative vision, resolutely anti-extractive and based on the valorization of their indigeneity.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cal/10854