Titre | D'un enjeu politique à un problème personnel : L'individualisation de la réparation des souffrances psychiques liées au travail | |
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Auteur | Rémy Ponge | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | vol. 61, no 3, juillet-septembre 2020 | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 435-463 | |
Mots-clés (organismes) | Bureau international du travail - BIT Organisation mondiale de la santé - O.M.S. | |
Mots-clés (matière) | conditions de travail employeur gestion des risques intervention de l'Etat maladie ministère patronat politique de la santé politisation problèmes sociaux psychologie salarié suicide syndicat | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Résumé |
Cet article s'inscrit dans une démarche de sociologie de l'action publique qui vise à comprendre le traitement d'un problème social en analysant les « luttes définitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce problème, dans les arènes publiques (médias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, à l'image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S'appuyant sur un corpus d'archives et d'entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du début des années 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l'analyse de trois arènes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participé à la politisation et à la définition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s'est heurtée aux contraintes structurelles du système paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu'à l'indécision de l'État. En s'appuyant sur le produit des négociations entre organisations syndicales et patronales, le ministère du Travail a contribué à reproduire les inégalités sociales entre ces deux groupes d'acteurs participant, dans une certaine mesure, à l'individualisation de la réparation de ces maux. Cet article éclaire ainsi les processus qui contribuent à dépolitiser les dégâts sanitaires du travail et à en faire des problèmes personnels. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article uses a sociology of action approach to understand how a social problem is being handled in France. It analyzes conflictual efforts to confront the problem not only in public arenas (the media, parliament) but also in more discreet spaces, such as joint management of occupational risks in private companies by a group made up of employer and employee representatives (système paritaire). Drawing on a corpus of archives and interviews, it analyzes the political and union struggles of the early 2000s around getting psychological hardships such as stress and psychosocial risks recognized as occupational diseases. By focusing the analysis on three arenas implicated in politicizing the definition of those hardships (science; policymaking; and company administration, specifically, employer-employee management occupational risk), I show how efforts to get them recognized as occupational diseases butted up against the structural constraints of the système paritaire in French companies as well as indecision at the state level. Because the Ministry of Labor based its decisions on the outcome of negotiations between union and management organizations, its work reproduced the existing inequalities between those two groups of actors, inequalities implicated to some degree in the move to individualize compensation for those disorders. The article thus sheds light on the processes that work to depoliticize work-related health damage and make it a personal problem. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFS_613_0435 |