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Titre Les 35 heures des hommes et des femmes
Auteur Martine Lurol, Jérôme Pélisse
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 8, 2002 Ouvrières : les dessous de l'embellie
Rubrique / Thématique
Mutations
Page 167-192
Résumé A partir de trois entreprises ayant signé des accords Aubry I, de taille, de secteur et de localisation variés, Martine Lurol et Jérôme Pélisse analysent dans cet article la question des différences entre les hommes et les femmes dans la mise en œuvre des 35 heures. Dans les trois entreprises étudiées, les représentations différenciées du travail jouent de façon implicite sur les choix des modalités de réduction du temps de travail retenus, ceux-ci renforçant les traitements différenciés selon le genre. Ainsi, l'égalité professionnelle, clairement identifiée dans le bilan social d'une entreprise, n'est en fait qu'un affichage, les pratiques de gestion du personnel étant sexuées et liées aux représentations de l'emploi féminin véhiculées par les employeurs et par les salariés. Ces pratiques entraînent une prise de jours RTT différente pour les hommes et pour les femmes. L'accroissement de la flexibilité dans une autre entreprise, avec en corollaire l'irrégularité des horaires et les variations de l'amplitude des temps travaillés consécutives aux 35 heures annualisées, ne facilite pas le développement d'un temps “libéré” du travail en particulier pour les femmes non qualifiées. La non prise en compte dans l'accord RTT d'une catégorie de personnel dans une troisième entreprise montre bien que le temps de travail joue comme un révélateur et un marqueur des disparités entre les sexes et entre les catégories sociales. Par ailleurs, des entretiens menés avec des couples travaillant dans la même entreprise permettent de mieux cerner les tensions et les arbitrages qui s'opèrent dans la vie privée où la répartition des rôles ne va pas de soi.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on the example of three companies having signed the Aubry I agreements, of various sizes, fields of activity and localizations, Martine Lurol and Jérôme Pélisse analyze the question of the gendered differences in the implementation of the 35-hour week. In all three companies under scruting, the differenciated representation of work implicitely impact the choice made in the type of reduction of working hours, such choices backfiring by reinforcing the gendered treatment discrepancies. For example, professional equality, clearly identified in the social balance sheet of a company, is only an expression, since management practices of personnel are gendered and linked to the representations of female employment that employers and employees hold. These practices result in different leave days for men and for women. In an other company, the increase of flexibility, together with irregular working schedules and variations in the number of daily hours resulting from the annualization of the 35-hour week, do not promote the development of a “freed” working schedule, in particular with non-qualified women. In the third company, the fact that the agreement is not applied to a specific category of personnel shows that working hours reveal and highlight gender and social inequalities. Furthermore, interviews with couples working for the same company provide more information on the tensions and negociations that take place in private life, where the sharing out of tasks does not go without saying.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_008_0167