Titre | Les “relations filles-garçons” : du chaperonnage à la mixité (1870-1970) | |
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Auteur | Anne-Marie Sohn | |
Revue | Travail, genres et société | |
Numéro | no 9, 2003 Filles et garçons : pour le meilleur et pour le pire | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Filles et garçons : pour le meilleur et pour le pire |
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Page | 91-109 | |
Résumé |
Les relations entre les jeunes gens des deux sexes ont toujours suscité la vigilance des adultes inquiets des conséquences du commerce amoureux. Elles s'effectuent donc sous l'œil vigilant des parents et de l'entourage. Le siècle qui s'étend de 1870 à 1970 voit, cependant, l'émancipation progressive des jeunes qui secouent les tutelles familiales pour obtenir la liberté de sortir et de se distraire avec leurs pairs. Le chaperonnage des débuts de la Troisième République s'érode ainsi parallèlement à l'essor de la mixité : mixité au travail, sur le finage et sur le cours ; mixité scolaire qui s'amorce dans l'entre-deux-guerres et se banalise dans les années 1960. La mixité des loisirs, surtout dont l'offre commerciale explose à partir de la Belle Époque, rend les contrôles d'autant plus illusoires que le mariage d'inclination renvoie aux jeunes la responsabilité de la rencontre et du choix amoureux. Dans ces conditions, les parents, au surcroît de plus en plus attentifs au bonheur de leurs enfants, passent des interdits et du chaperonnage au contrôle a posteriori, puis à une confiance fondée sur la responsabilité réciproque. Ce sont les jeunes filles qui ont au premier chef bénéficié du relâchement des surveillances et conquis, fût-ce avec retard, fût-ce au prix de combats opiniâtres, les mêmes droits que les garçons. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Relations between young people of the two sexes have always worried adults, who fear the consequences of love games. They take place under the watchful eye of parents and the kin group. However, during the century 1870 to 1970, youngsters have progressively achieved emancipation by rejecting the family's tutelage and obtaining the freedom to go out and enjoy themselves in the company of their peers. The practice of chaperoning in the early years of the Third Republic thus fades out while the mixing of the sexes rises : at work, on tennis courts, in schools, where coeducation appears between the two World Wars and becomes commonplace in the 1960s. The mixing of sexes in leisure activities, which takes off at the turn of the century, defeats control all the more as youngsters increasingly marry for love, thus taking responsibility for meeting and choosing a partner. Under such conditions, parents, increasingly concerned with the happiness of their children, moved from banning and chaperoning first to retrospective control, then to confidence based on reciprocal responsibility. Young women were the primary beneficiaries of the slackening of surveillance and conquered, with some delay, and after a tenacious struggle, the same rights as young men. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_009_0091 |