Contenu de l'article

Titre Le corps féminin entre science et culpabilisation : Autour d'une histoire de la cellulite
Auteur Rossella Ghigi
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 12, 2004 Le travail du corps
Rubrique / Thématique
Dossier  : Le travail du corps
Page 55-75
Résumé Cet article retrace l'émergence dans les discours scientifiques du début du siècle d'un nouveau objet, la "cellulite" et son apparition dans deux revues françaises des années trente, Votre Beauté et Marie Claire. Il décrit comment la cellulite, avant d'être "inventée", n'était que de la chair féminine adulte qui fut "localisée" par différents médecins tout le long du corps dans les endroits les plus divers (chevilles, régions abdominales, jusqu'à la nuque) et en quels termes ces endroits commencèrent à relever du "pathologique", devenant une marque de laideur à la fois corporelle et morale (dans la mesure où la cellulite naissait de la négligence de celles qui "se sont laissées aller"). Son but est précisément de montrer comment la croisade contre la "cellulite" a produit et reproduit une certaine construction du "féminin" et de quelle façon cette croisade s'intégrait bien avec l'idée de l'individu responsable de sa condition physique. La beauté n'est pas une grâce mais le signe visible d'un travail volontaire sur le corps ; l'article montre la culpabilisation morale liée à l'obésité pendant la période de l'entre-deux-guerres et examine les discours de l'époque qui ont esquissé l'image d'un corps féminin malsain et de sa dégénérescence, de l'intoxication due à la vie dans les grandes villes et au travail féminin, en se traduisant par une accusation contre la modernité même.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article recalls the emergence of a new object in scientific speeches of the beginning of the 20th century, the “cellulite”, and its advent in two French magazines of the 1930s, “Votre Beauté” and “Marie-Claire”. Cellulite, before its “invention”, was only but female adult flesh to be found by physicians all over the body (ankles, the abdominal region, event the nape of the neck). The words used to describe this flesh turned it into something “pathological” that marked both bodily and moral ugliness (since cellulite resulted from the neglect of those “letting themselves go”). Our aim is actually to show how the cruisade against “cellulite” produced and reproduced a certain construction of the “feminine”, and in which way this cruisade matched the idea of the individual responsible for his physical condition. Beauty is not a grace, but the visible proof of a volontary work on the body: we will show the moral feeling of guilt linked to obesity between the two World Wars. We will also examine the speeches at the time, sketching an uhealthy female body and its degeneration, as well as its intoxication due to life in big cities and female work. These speeches resulted in an accusation of modernity itself.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_012_0055