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Titre Retour à Torelore ou l'homme enceint (IXe–XIIIe siècles) : de l'erreur de lecture au motif littéraire
Auteur Baptiste Laïd
Mir@bel Revue Le Moyen Age
Numéro tome 126, no 3, 2020 Le Moyen Age 2020/3-4
Rubrique / Thématique
Articles
Page 539-557
Résumé Malgré la notoriété du court épisode du roi enceint d'Aucassin et Nicolette, le dossier sur le personnage de l'homme enceint, constitué en partie par R. Zapperi, reste incomplet, alors qu'il est continuement présent dans la tradition ésopique issue du Romulus de Nilant (Romulus hexamétrique, Marie de France, Berekhiah). Si son apparition n'est peut-être d'abord due qu'à une erreur de lecture qui déforma l'apologue latin de la Montagne qui accouche, son influence dut ainsi être importante dans l'espace anglo-normand : il reparaît également sur la broderie de Bayeux ainsi que dans au moins un texte satirique proche (Serlon de Bayeux). En retraçant l'histoire complète de ce personnage du IXe au début du XIIIe siècle, il est possible de contextualiser son apparition dans la chantefable pour mettre définitivement de côté l'hypothèse folklorique de la « couvade » et établir son existence en tant que motif littéraire, influencé dans la fable par l'humour farcesque du fabliau naissant, dans la chantefable par celui du carnaval.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Although the short episode of the “pregnant king” from Aucassin and Nicolette is well known, a complete study of the pregnant man character-type, undertaken in part by Zapperi, is still lacking, notably by failing to fully take into consideration its mainstay status in the Aesopic tradition, starting with the Romulus of Nilant and continued in Hexametrical Romulus, Marie de France, and Berekhiah. Despite being nothing more, at first, than a likely misreading of the Latin apologue of the Mountain in Labour, it had a major influence in the Anglo-Norman area. It reappeared on the Bayeux Tapestry and in at least one satirical text from the time period (Serlon de Bayeux). Establishing the full history of this character, from the ninth century up until the beginning of the thirteenth, enables a better contextualization of its presence in the chantefable. We can thus definitively discard the old “couvade” folkloric hypothesis and fully embrace its existence as a literary motif, influenced in fables by the nascent fabliau's farcical humor and in the chantefable by that of the carnival.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RMA_263_0539