Titre | Les femmes guides de haute montagne : modes d'engagement et rapports au métier | |
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Auteur | Christine Mennesson | |
Revue | Travail, genres et société | |
Numéro | no 13, 2005 Les patronnes | |
Rubrique / Thématique | Mutations |
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Page | 117-137 | |
Résumé |
La profession de guide de haute montagne se féminise à partir du milieu des années 1980 en France, mais reste actuellement essentiellement investie par les hommes. Cet article analyse, d'une part, les conditions sociales permettant l'engagement de femmes dans cette profession, et d'autre part, leurs carrières professionnelles et leurs rapports au métier. Deux modes de découverte des activités de montagne (précoce et familial ou plus tardif en compagnie d'hommes), ainsi qu'une socialisation sexuée enfantine au sein du groupe des pairs masculins, favorisent l'investissement des femmes dans les pratiques sportives de haute montagne. Si la constitution du goût pour ces activités renvoie à des modes d'initiation spécifique, leur conversion en activité professionnelle se réalise au terme d'un parcours long et difficile. Les femmes accèdent ainsi relativement tardivement au métier, notamment en raison de leur difficulté à construire un "crédit réputationnel" suffisant pour accéder à la formation. Par ailleurs, les femmes guides exercent leur métier dans des conditions souvent peu valorisées. Pour les mères, il semble d'autant plus difficile de réussir leur carrière qu'elles vivent avec des hommes guides peu dotés en capital culturel. Pour les autres, ne pas avoir d'enfants apparaît comme un choix indispensable à leur investissement professionnel. Enfin, pour s'imposer sur un marché du travail dominé par les hommes, les femmes guides privilégient majoritairement une conception dite féminine du métier, en valorisant notamment les aspects relationnels de la profession. Leur souci d'expliquer en permanence leur démarche à des clients parfois inquiets leur permet d'attirer une clientèle spécifique et de se placer en position favorable dans une conjoncture où la question de la sécurité constitue une préoccupation majeure. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The profession of mountain guide opened up to women since the mid-80s in France, but it is mostly a man's job nowadays. This article analyzes the social conditions to women's involvement in this profession, as well as their professional careers and their link to the job. Two types of discoveries of mountain activities (early and family-based / late and in male company), as well as a gendered socialization in childhood in the midst of the male peer group, favor women's involvement in sportive mountain activities. If a liking for these activities results from specific initiation modes, their conversion into a professional activity takes place at the end of a long and difficult process. Women enter the profession relatively late in their lives, among other reasons because of their difficulty in building a “reputation credit” strong enough to grant them access to training. Furthermore, women guides often practice their jobs in less than attractive conditions. For mothers, it is all the more difficult to succeed in their careers as they live with male mountain guides with few cultural assets. For others, not having children appears to be an indispensable choice for their professional involvement. Finally, in order to position themselves on a male dominated job market, women guides mainly favor a so-called feminine approach to their profession, particularly through socialization. By carefully and repetitively explaining their approach to sometimes worried clients, they attract a specific customership and position themselves favorably in times of major concern with security issues. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_013_0117 |