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Titre La part de l'ombre ou celle des lumières ? : Les sciences et la recherche au risque du genre
Auteur Delphine Gardey
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 14, 2005 Sciences, recherche et genre
Rubrique / Thématique
Dossier  : Sciences, recherche et genre
Page 29-47
Résumé Cet article propose une lecture de la façon dont les sciences sociales contemporaines ont envisagé les liens entre les femmes (puis le genre) et les sciences et finalement la recherche au cours des trente dernières années. Son objectif est de souligner la vitalité de ces domaines, leur diversité empirique, méthodologique et théorique, les modalités de leur relation avec des réflexions sociales et politiques plus larges, leurs limites mais aussi leurs potentialités. Suivant en cela la façon dont ces travaux se sont historiquement développés, l'article s'intéresse d'abord à la question – classique – de la part et de la place des femmes dans la production des sciences et des savoirs. La question initiale : "qui a pu (qui peut) produire des sciences dans les sociétés occidentales ?" permet d'ouvrir une série d'attendus ayant trait à la façon dont les sciences sont ordinairement produites, dont elles s'insèrent dans les valeurs et les cultures dominantes d'une époque, dont elles contribuent à définir et redéfinir des rapports sociaux et notamment de sexe. L'article tente finalement de mettre en évidence trois apports de ce champ de réflexion critique : les études de genre ont transformé et transforment les conceptions ordinaires sur ce que sont les sciences et permettent d'en donner une vision plus réaliste ; la contribution des femmes aux sciences (sociales et dures) devrait être envisagée comme une opportunité d'enrichissement et d'universalisation des sciences ; l'ouverture de la recherche à la société dans la diversité de ses composantes (aussi bien du point de vue des acteurs légitimes de la production des connaissances que de la définition de ses contenus et agendas, et de l'évaluation de ses pratiques) devrait être à l'agenda du monde de la recherche dans l'avenir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article interprets the way in which contemporary social sciences have envisaged the links between women (later on, gender), sciences and research over the past 30 years. The objective is to highlight the vitality of these fields, their empirical, methodological and theoretical diversity, their relations to broader social and political reflections, and their limits as well as their potential. As was historically the case for these works, the article first questions the – classical – question of the place and share of women in science and knowledge production. The initial question: "Who could (who can) produce science in occidental societies?" gives way to a series of whereas linked to the way sciences are ordinarily produced and fit in the dominant values and cultures of an epoch. They actually contribute to defining and redefining social relations, particularly those that are gendered. The article finally attempts to highlight three contributions of this critical field: gendered studies transformed and will transform ordinary conceptions of what sciences are, providing a more realistic vision of them; women's contribution to sciences (social and exact) should be thought of as an opportunity to enrich sciences and make them universal; the opening of research to society and the very diversity of its parts should be on the agenda of the world of research in the future. This opening concerns the legitimate actors of the production of knowledge as well as the definition of its components and agendas and the evaluation of its practices.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_014_0029