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Titre Les souffrances de la femme-quota : Le cas du syndicat suisse Unia
Auteur Vanessa Monney, Olivier Fillieule, Martina Avanza
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 30, 2013 Genre, féminisme et syndicalisme
Rubrique / Thématique
Dossier  : Genre, féminisme et syndicalisme
Page 33-51
Résumé Cet article part d'un constat plutôt rare : en quelques années, le plus important des syndicats suisse – Unia – est parvenu à atteindre un degré élevé de féminisation de ses instances et de son personnel politique, alors même que 80 % de ses adhérent-e-s sont des hommes. Nous montrons d'abord, à partir de données objectives, comment une politique volontariste de quotas, adossée à la nécessité de développer le secteur féminisé du tertiaire, se combine avec la professionnalisation du métier de syndicaliste pour rendre compte de ce succès. En changeant d'échelle, nous montrons ensuite, en nous appuyant sur des entretiens biographiques réalisés auprès de secrétaires syndicaux-ales, que la féminisation à marche forcée du syndicat génère également des effets pervers : fort turn-over du personnel féminin, burn out, stigmatisation de la « femme-quota », sexisme, difficile conciliation entre vie privée et vie professionnelle marquent en effet les carrières féminines à Unia. Nous soulignons alors les limites d'une politique volontariste de féminisation quand celle-ci ne s'accompagne pas d'un changement profond dans la culture organisationnelle du syndicat qui reste, aujourd'hui, profondément androcentrée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article stems from a rather rare fact : within a few years, the most important Swiss trade union, unia, managed to reach a high feminization rate of its management and political personnel, whereas 80% of its members are men. We will first show, based on objective data, that the voluntary quota policy, fostered by the necessity to develop the feminized part of the service sector, as well as the professionalization of the trade unionist profession, explain this success. On the basis of biographical interviews among male and female trade union secretaries, we then show that the forced feminization of the trade union also generated counter-productive effects : high turnover of female staff, burn-outs, stigmatization of the « quota woman », sexism, difficulties to conciliate private life and professional life mark female careers at unia. We therefore underline the limits of a willful feminization policy if it is not accompanied by profound changes in the organizational structure of the trade union, which remains profoundly male-dominated to this day.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_030_0033