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Titre Durable mais inégalitaire : la ville
Auteur Yves Raibaud
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 33, 2015 Le genre, la ville
Rubrique / Thématique
Dossier  : Le genre, la ville
Page 29-47
Résumé Cet article interroge des projets urbains qui semblent faire consensus dans les villes européennes (pénalisation du trafic automobile intra-urbain, encouragement du deux-roues motorisé, du vélo et de la marche à pied, du tramway et des autres transports en commun, du covoiturage) du point de vue des inégalités femmes hommes, à partir d'une série de recherches menées sur l'agglomération urbaine de Bordeaux (France). L'analyse d'une enquête sur les mobilités montre en effet que les femmes seraient défavorisées par ces mesures, aussi bien en raison des tâches qui leurs sont majoritairement dévolues (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses etc.), par le fait qu'elles ont une moins grande habileté dans les mobilités alternatives, ou par le sentiment de leur vulnérabilité dans l'espace public (crainte de l'agression dans certains quartiers et la nuit). A qui profite la ville durable ? Comment et où se décident ses nouveaux usages ? Comment se mettent en place les changements de comportements nécessaires à cette transition vers une ville que ses promoteurs décrivent comme douce, calme, belle, apaisée ? Cet article pose l'hypothèse que les bonnes pratiques de la ville durable ressemblent fort à de nouveaux habits de la domination masculine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article interrogates urban projects on which a consensus seems to have been reached among European cities (penalizing intra-city traffic, encouraging motorized two-wheels, bicycling, walking, tramway and other public transportation, car pooling) from the point of view of gender inequalities, based on a series of researches carried out in Bordeaux, France. Indeed, the analysis of an enquiry on mobilities shows that women would be discriminated against by these measures because of the tasks that are reserved for them (accompanying children and the elderly, shopping, etc.), their being less skilled at alternative mobilities, and their feeling vulnerable in public space (fear of aggression in certain neighborhoods and at night). Who benefits from the sustainable city? How and where are new usages decided? How are behavioral changes obtained that are necessary to this transition to a city that developers describe as soft, peaceful, beautiful, at rest? This article puts forward the hypothesis that good practice within the sustainable city strongly resembles the new clothes of male domination.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_033_0029