Contenu de l'article

Titre Cochères parisiennes, le risque en spectacle
Auteur Juliette Rennes
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 36, 2016 La prouesse et le risque
Rubrique / Thématique
Dossier : La prouesse et le risque
Page 37-59
Résumé À Paris, le 21 février 1907, plusieurs dizaines de photographes et de journalistes se bousculent pour être les premiers clients des deux premières femmes cochers de Paris. Dès 1906, les cochères, alors en apprentissage, suscitaient déjà maints reportages et devenaient des personnages de fiction dans les spectacles de revue, les dessins satiriques, les premiers films des sociétés Pathé et Gaumont. Cet article confronte cette prolifération d'archives visuelles et médiatiques sur « la femme cocher » à des archives d'état civil, du recensement, de la statistique municipale et de la préfecture de police, pour enquêter sur le processus par lequel ces femmes, souvent issues des classes laborieuses rurales, accédèrent à une corporation perçue comme masculine par sa composition statistique et son identité sociale. Le risque et la prouesse mis en scène dans ce spectacle des femmes cochers, essentiellement destiné à divertir un public bourgeois, sont alors confrontés à ce que risquaient effectivement ces travailleuses particulièrement visibles et exposées dans l'espace parisien, en tant que femmes minoritaires dans un métier masculin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In Paris, on February 21, 1907, several dozens of photographers and journalists jostled each other to be the first clients of the two first coachwomen in Paris. As early as 1906, coachwomen, then trainees, already inspired many reports and became characters in variety shows, satirical drawings and the first movies of Pathé and Gaumont. This article collates this proliferation of visual and mediatic archives on the subject of « the coachwoman », with archives of the registry office, of the census, of city and police statistics in order to determine the process by which those women, often of rural, working-class origin, accessed a corporation perceived as male because of its statistical composition and of its social identity. The risk and prowess staged in this coachwomen's show, which was mostly destined to entertain a bourgeois audience, is then collated with what these particularly visible and exposed workers actually did risk as a female minority within a male trade.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_036_0037