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Titre L'auto-gynécologie : écoféminisme et intersectionnalité
Auteur Aurore Koechlin
Mir@bel Revue Travail, genres et société
Numéro no 42, 2019 Pratiques écoféministes
Rubrique / Thématique
Dossier : Pratiques écoféministes : corps, savoirs et mobilisations
Page 109-126
Résumé Nous proposons une étude monographique d'un réseau de praticiennes d'auto-gynécologie en région parisienne, composé de personnes âgées de 20 à 40 ans qui appartiennent à une nouvelle génération que l'on pourrait qualifier de féministe intersectionnelle. L'enjeu ici est de montrer comment des féministes intersectionnelles peuvent s'approprier les paradigmes écoféministes, tant dans le discours que les pratiques. Pour cette nouvelle génération, la pratique de l'auto-gynécologie n'est en fait pas aisée à revendiquer : centrée sur les organes génitaux féminins, elle peut donner à penser que « la femme » se définit en référence à l'anatomie et être accusée d'essentialisme par les féministes intersectionnelles qui ont précisément voulu pousser plus loin que dans les années 1970 l'entreprise de déconstruction du genre. Le cas de ce réseau d'auto-gynécologie qui parvient à articuler cette pratique avec un positionnement intersectionnel montre comment l'écoféminisme peut intégrer une forme de syncrétisme théorique et pratique, mêlant une relecture des mobilisations féministes pour la contraception et pour l'avortement, les apports de la théorie queer et du black feminism, une certaine vision de l'écologie et parfois un engagement anticapitaliste.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais We present a monographic study of a network of practitioners of self-gynecology in the Paris area, counting women aged 20 to 40 who belong to a new generation which could be described as intersectional feminist. What is at stake here is showing how intersectional feminists can make ecofeminist paradigms their own through speeches as well as practice. For this new generation, the practice of self-gynecology is actually difficult to claim: centered on female genital organs, it can induce that “the woman” defines herself in reference to anatomy and is therefore accused of essentialism by intersectional feminists who have wished to go beyond gender deconstruction of the 1970s. The case of this self-gynecology network, which manages to articulate this practice with an intersectional positioning, shows how ecofeminism can integrate theoretical and practical syncretisms. It mixes a revamping of feminist action to defend contraception and abortion, the contributions of the queer theory and of Black feminism, a certain vision of ecology, and sometimes an anti-capitalist engagement.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_042_0109