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Titre Bandits' fall from grace
Auteur Henrik Erdman Vigh
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 74, printemps 2021 Brigands
Résumé Cet article analyse le développement puis la chute de la légitimité politique à Bissau (Guinée-Bissau). S'appuyant sur un terrain de longue durée au milieu de citadins pauvres, il examine la légitimité et la socialité entourant les figures et les mouvements politiques du pays, depuis le mouvement de libération (le PAIGC) jusqu'à la situation actuelle de trafic de drogue à grande échelle. Alors que le mouvement de libération a été décrit à l'origine comme composé de nobles bandits (marxistes), la période d'après l'indépendance vit les anciens héros de la libération perdre leur statut symbolique positif. S'étant établi comme une alternative au pouvoir colonial, le PAIGC s'était battu pour l'émancipation du peuple et pour la mise en place d'un ordre politique afro-marxiste émanant des citoyens guinéens. Après l'indépendance, toutefois, la prétention au pouvoir a commencé à s'affaiblir et à se déformer. Les gens devinrent désenchantés par la politique, et celle-ci perdit l'estime de la communauté. L'imagerie et les discours concernant le PAIGC changèrent donc et le statut de héros de la libération passa de celui de bandit social à celui de bandit antisocial, parfois même à celui de bandit asocial. Leur image fut dépouillée de son caractère d'apaisant “social”, ne représentant plus qu'un bandido pour employer le terme créole : un prédateur ne s'intéressant qu'à ses intérêts propres et non au bien-être collectif.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article looks at the rise and fall of political legitimacy in Bissau, Guinea-Bissau. Building on long-term fieldwork with impoverished city dwellers, it looks at the legitimacy and sociality surrounding political figures and movements in the country, commencing with the liberation movement (the PAIGC) and ending in the current situation of large-scale drug-trafficking. While the liberation movement was initially portrayed as consisting of noble (Marxist) bandits, the post-independence period has seen the former liberation heroes lose their positive symbolic presence. Established as an alternative to colonial power, the PAIGC fought for the emancipation of the country's people and the realization of an Afro-Marxist political order emanating from its native population. After independence, however, the validity of the PAIGC's claim to power started to decay and become distorted. People became disenchanted with politics, which lost its communal esteem. The imagery and discourse surrounding the PAIGC thus changed and the liberation hero's status moved from that of a social to an anti-social and eventually asocial bandit. The figure became, as such, stripped of its “social” mollifier, leaving behind merely the bandido, to use the Creole term: a predatory figure focussed on individual gain rather than collective well-being.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/terrain/21541