Titre | Le nouvel État irakien de 2003 et le piège du communautarisme | |
---|---|---|
Auteur | Pierre-Jean Luizard | |
Revue | Confluences Méditerranée | |
Numéro | no 116, printemps 2021 Irak : un destin tragique | |
Rubrique / Thématique | Dossier Irak : un destin tragique |
|
Page | 63-73 | |
Résumé |
La chute du régime de Saddam Hussein en 2003 a entraîné avec
elle le premier État irakien dont il fut le dernier avatar. Face au
risque d'un chaos généralisé, les Américains n'eurent d'autre
choix que de s'adresser aux exclus de l'ancien système, chiites et
Kurdes, afin de refonder dans l'urgence de nouvelles institutions.
Tandis que les élites du régime déchu se tournaient de façon
croissante vers la mouvance salafiste (Al-Qaïda puis Daech),
le tandem chiito-kurde monopolisera les principales fonctions
politiques du pays. Sous couvert d'un fédéralisme dévoyé, le
Kurdistan semblait voguer vers une forme d'indépendance,
tandis que les partis islamistes chiites, de retour de leur exil
iranien, remplaçaient les anciens partis politiques qui avaient
reçu un soutien parmi la communauté, notamment le Baas et les
communistes. Les Américains allaient apprendre à leurs dépens
qu'il est beaucoup plus facile de diriger un pays sous occupation
à travers une minorité qu'à travers des majorités. En 2014, la
division en trois du territoire irakien sur des bases ethniques et
confessionnelles, avec l'émergence de Daech, est un fait acquis.
La destruction du centre historique de Mossoul, métropole de la
zone arabe sunnite, principalement par les bombardements de
la coalition menée par les États-Unis contre Daech, sembla alors
achever le divorce entre les communautés. Les mouvements
de contestation de la société civile contre la déliquescence de
l'État, notamment chez les chiites à partir de 2015, illustrent bien
une situation inextricable. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The fall of Saddam Hussein's regime in 2003 has led to the
collapse of the first Iraqi State as its last avatar. Facing the
risk of a general chaos, the Americans had no choice but to
request the excluded communities, Shi'a and Kurds, in order to
settle new institutions in emergency. As the elites of the fallen
regime increasingly looked toward the salafi movement (Al-Qaïda and then Daesh), the Shi'a-Kurdish duo monopolized
the main political functions of the country. Under the cover of
federalism, Kurdistan seemed therefore to move toward an
untold independence, at a time when the Shi'a islamist parties,
back from their Iranian exile, replaced the previous political
parties which had benefitted a support among the community,
mainly the Baas and the communists. Therefore, the Americans
were to learn at their own cost that it is much easier to manage a
country under occupation through a minority rather than through
majorities. In 2014, the territory of Iraq in fact has been divided
in three parts based on ethnical and religious sectarianism,
especially due to the emergence of Daesh. The destruction of
the historical center of Mosul, mainly due to the air raids and
bombings of the coalition led by the United-States against
Daesh, seems to be the achievement of the divorce between
the main communities. From 2015, the appearance of civil
society's movements facing the deliquescence of the State, is an
illustration of the inextricable situation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COME_116_0065 (accès réservé) |