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Titre L'imaginaire écologique des Gilets jaunes : Entre écologie populaire et écologie relationnelle
Auteur Guillaume Faburel, Maële Giard, Mathilde Girault, Ewa Chuecos
Mir@bel Revue Ecologie & politique
Numéro no 62, 2021/1 Vers de nouvelles écologies populaires ?
Rubrique / Thématique
Dossier. Vers de nouvelles écologies populaires ?
Page 127-142
Résumé Cet article se propose de situer politiquement les Gilets jaunes selon leurs imaginaires écologiques. À l'inverse des imaginaires prométhéens portés par une partie de la gauche et qui, par la ville verte notamment, promeuvent des solutions techniques et une rationalité aménagiste face à la crise écologique, les actions développées par les Gilets jaunes visent moins à modifier leurs cadres de vie qu'à prendre autrement soin de leur environnement. L'environnement y est ainsi d'abord vécu et familier, et la vision de l'écologie se construit à partir de conditions socio-économiques et de manières d'habiter les espaces périphériques. Cette écologie située et pratique repose sur des valeurs puisant dans les cultures populaires et les solidarités relationnelles : décence, dignité, simplicité et sobriété. Cela se traduit par un réinvestissement des espaces locaux et de leurs temps sociaux, loin du sentiment d'assignation dans lequel les enferment les discours dominants. Les imaginaires et pratiques écologiques des Gilets jaunes contribuent alors à questionner les différentes écologies en tension, singulièrement celle, dominante, des grands espaces métropolitains… loin des ronds-points.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article proposes to politically situate the Yellow vests movement according to their ecological imaginaries. Unlike the Promethean imaginaries promoted by part of the political left and which, through the green city in particular, advocate technical solutions and a planning rationality in the face of the ecological crisis, the actions developed by the Yellow vests movement aim less to modify their environment than to take care of it. The environment is thus first experienced and familiar, and the vision of ecology is constructed from socio-economic conditions and ways of inhabiting peripheral spaces. This situated and practical ecology is based on values drawing on popular cultures and relational solidarities: decency, dignity, simplicity and sobriety. This results in a reinvestment of local places and their social times, far from the sense of assignment in which the dominant discourses lock them. The imaginaries and ecological practices of the Yellow vests movement then contribute to questioning the different ecologies in tension, particularly the dominant one of large metropolitan areas… far from roundabouts.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOPO1_062_0127 (accès réservé)