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Titre Enquêter dans les lieux d'enfermement. Retour collectif sur une expérience de recherche
Auteur Bénédicte Michalon, Tristan Bruslé, Olivier Clochard, Mathilde Darley, Olivier Milhaud, Marie Morelle
Mir@bel Revue Carnets de géographes
Numéro no 15, 2021 Les dimensions spatiales du maintien de l'ordre
Rubrique / Thématique
Carnets de terrain
Résumé Les recherches en sciences sociales sur l'enfermement reposent largement sur la conduite d'enquêtes qualitatives à l'intérieur des institutions de réclusion. Dans cette lignée, le texte livre une analyse collective de la méthodologie employée dans six contextes nationaux (Allemagne, Cameroun, Espagne, France, Qatar, Roumanie), par les membres de l'équipe TerrFerme au sein de lieux marqués par une fonction d'enfermement (prisons, centres de rétention administrative pour étranger.e.s, logements fermés pour main-d'œuvre étrangère). La thématique du degré d'ouverture et de fermeture de ces lieux, centrale dans leur traitement politique comme dans leur appréhension scientifique, s'est rapidement imposée comme le dénominateur commun de ces enquêtes et notamment comme enjeu méthodologique. Quelles ont été les différentes procédures mises en place par les chercheur.e.s pour accéder aux lieux visés ainsi que sur leurs effets sur la conduite des enquête ? Ces cheminements méthodologiques se trouvent constitués en leviers de réflexion. Enquêter entre les murs est aujourd'hui possible grâce au mouvement d'ouverture relative des institutions de réclusion : les négociations menées avec les autorités publiques et avec des acteurs non gouvernementaux ont ouvert à certain.e.s d'entre nous les portes des lieux visés et ont largement conditionné nos positions intramuros. Cependant, les difficultés rencontrées par d'autres ont montré les limites de ce mouvement et nous ont poussé.e.s à enquêter également hors les murs : c'est la structuration de la surveillance en un continuum social et spatial qui a alors guidé nos enquêtes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Social science research on confinement relies heavily on the conduct of qualitative surveys within confinement institutions. This text provides a collective methodological analysis based on the investigations carried out in six national contexts (Cameroon, France, Germany, Qatar, Romania, Spain) by the members of the TerrFerme research team. The investigations are carried out in confinement settings (prisons, administrative detention centres for foreigners, closed accommodation for foreign workers). The theme of the openness/closedness of these places, central to their political treatment as well as to their scientific apprehension, quickly emerged as the common denominator of these investigations. Doing fieldwork within the walls of closed settings is now possible thanks to the relative openness of carceral institutions: negotiations with public authorities and with non-governmental actors have opened to some of us the doors of the places we wanted to investigate in, and have conditioned our positions inside. But the difficulties others encountered have shown the limits of this openness and have pushed us to also investigate outside those places: in these cases, the organisation of surveillance in a social and spatial continuum guided our fieldwork.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cdg/7324