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Titre La mort transfigurée dans les mangas animés d'Isao Takahata
Auteur Gérard Dubey
Mir@bel Revue Socio-anthropologie
Numéro no 31, 2015 Mortels
Rubrique / Thématique
Dossiers : Mortels ! Imaginaires de la mort au début du XXIe siècle
Page 37-47
Résumé Dans un monde fait d'images comme l'est le nôtre, le manga n'offre pas seulement un accès privilégié aux dynamiques souterraines des imaginaires contemporains, mais constitue en soi une véritable pensée du monde. Composé d'éléments disparates, le manga réfléchit les angoisses et les tourments de notre époque, mais aussi la manière dont celle-ci s'empare de l'avenir. Parmi ces imaginaires, la figure de la mort occupe par conséquent une place centrale. Le plus souvent dominée par la vision apocalyptique d'un monde livré au chaos et à la destruction, celle-ci n'a cessé de hanter la production de mangas. Dans ce concert de fin du monde, l'œuvre d'Isao Takahata apparaît à la fois comme originale et insolite. Éloge de l'impermanence et de la fragilité, celle-ci résonne comme une invitation à réinventer l'immortalité sous l'aiguillon de l'expérience sensible. Ce qui rend alors la vie si précieuse, et les téléologies du pouvoir bien insipides – semble ainsi nous dire Takahata – n'est pas la conscience de la finitude, mais de l'infinitude du sensible, et ce que celle-ci porte en elle, la possibilité d'un dialogue avec la mort.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In a world of images like our own, the manga not only offers special access to the subterranean dynamics of contemporary imaginaries, it also provides a veritable reflection on the world in its own right. Composed of disparate elements, the manga reflects (on) the anxieties and torments of our day and age, but also the way in which this age seizes on the future. Consequently, the figure of death occupies a central place among these imaginaries. Most often dominated by an apocalyptic vision of a world given over to chaos and destruction, the figure of death has consistently haunted manga production. In this concert of the end of the world, the work of Isao Takahata appears both original and unusual. A paean to impermanence and fragility, his work sounds out as an invitation to reinvent immortality under the stimulus of perceptible experience. What makes life so precious—and the teleologies of power so insipid, Takahata seems to say—is not consciousness of finitude, but rather of the infinitude of the perceptible and what it brings in tow : the possibility of dialoguing with death.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2121