Contenu de l'article

Titre Zombies, symptômes d'une époque terrifiée
Auteur Maxime Coulombe
Mir@bel Revue Socio-anthropologie
Numéro no 31, 2015 Mortels
Rubrique / Thématique
Dossiers : Mortels ! Imaginaires de la mort au début du XXIe siècle
Page 49-60
Résumé Les zombies sont partout. Leur statut de phénomène à la mode tend à nous faire oublier qu'ils sont non seulement les produits commerciaux, mais aussi psychiques de notre époque. En fait, ces créatures mythiques, vraisemblablement originaires d'Afrique noire et entrées dans la culture occidentale par le biais de Haïti, ont une longue histoire, histoire qui a vu la figure se transformer pour coller aux peurs et aux angoisses des époques où elle est apparue. En Haïti, elle fut la figure de la peur de l'esclavage et de la résurrection chrétienne ; aux États-Unis dans les années 1960, elle se révéla une représentation du châtiment divin ; et depuis les années 2000, elle se fait l'incarnation de notre pessimisme, de notre peur des technosciences, et du sentiment que nous serions au bord de retourner à l'état de nature. À chaque fois, le zombie se fait le symptôme des angoisses, des tensions animant une culture. En cela, les objets de fiction se font, de façon particulièrement claire, des révélateurs.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Zombies are everywhere. Their popularity tends to make us forget that they are not only commercial products but also psychic products of our time. In fact, these mythical creatures, presumably originating from Black Africa and entered through Western culture via Haiti, have a long history. Their meaning changed, expressing the fears and anxieties of the times when they appeared. In Haiti, their character represented the fear of slavery and of Christian resurrection ; in the United States of the 1960's, it proved to be a representation of divine punishment ; and since 2000, it is the embodiment of our pessimism, our fear of techno science, and of our feeling that we are on the verge of returning to the “state of nature”. Each time, the zombie is the symptom of an anxiety, a tension driving along a culture. More than ever, fictions behave like revealing objects.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2127