Titre | Cadavres féminins et fictions policières contemporaines | |
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Auteur | Maud Desmet | |
Revue | Socio-anthropologie | |
Numéro | no 31, 2015 Mortels | |
Rubrique / Thématique | Dossiers : Mortels ! Imaginaires de la mort au début du XXIe siècle |
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Page | 87-98 | |
Résumé |
Sur les tables d'autopsies ou les scènes de crime, le cadavre, cette figure d'absence/présence si ambivalente dont le récit policier a besoin pour s'agencer, est majoritairement féminin. Cette figure féminine qui incarne l'éternelle victime suppliciée est soumise à un traitement particulier qui diffère de celui du cadavre masculin. Le cadavre féminin parce qu'il réunit deux territoires énigmatiques et potentiellement menaçants pour l'homme, la féminité et la mort, est objet de trouble. Dans la fiction policière, la mise en scène du cadavre féminin peut prendre la forme la plus poétique qui soit, à travers la résurgence du mythe d'Ophélie qui conforte le spectateur dans une vision « romantique » de la mort féminine. Mais lorsque la mise en scène abandonne ses apparats poétiques, il ne reste qu'un cadavre supplicié, dont l'abjection, forcément menaçante sur un plan symbolique, doit alors être vaincue ou contenue par les personnages masculins vivants qui gravitent autour de lui. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Whether it be on autopsy tables or on crime scenes, the corpse—this ambivalent absence/presence figure which crime narratives need to be structured, is predominantly feminine. This feminine figure incarnating the eternal tortured victim is submitted to a particular treatment, differing from that of the masculine corpse. The feminine corpse, because it reunites two territories both enigmatic and potentially threatening to men—femininity and death—is a troubling object. In crime fictions, the staging of a feminine corpse can take the most poetic shape, through the resurgence of the myth of Ophelia, reassuring the audience in their “romantic” vision of female death. But when its staging abandons its poetic attires, only leaving a tortured corpse, its necessarily threatening—on a symbolical level—abjection must then be defeated or contained by the living male characters gravitating around it. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2163 |