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Titre Pratiques numériques d'immortalité
Auteur Fiorenza Gamba
Mir@bel Revue Socio-anthropologie
Numéro no 31, 2015 Mortels
Rubrique / Thématique
Dossiers : Mortels ! Imaginaires de la mort au début du XXIe siècle
Page 113-125
Résumé Le mythe de l'amortalité exprime un désir de survie dans le corps. Dans la modernité, le mythe s'est emparé des avancées de la science en traitant la mort comme limite à repousser. De nos jours, il se manifeste dans une ample variété de formes, comme les nanotechnologies, la médecine anti-âge, la cryogénie, etc. À côté de ces formes, à la fois scientifiques et aléatoires, car leurs résultats ne deviendront éventuellement effectifs que sur une très longue période, d'autres pratiques d'immortalité se diffusent : elles ne concernent pas directement le corps, mais trouvent un champ de réalisation favorable dans le numérique, en particulier les coffres-forts numériques. Ces espaces de gestion des données des usagers sont devenus récemment des espaces d'immortalité, bien que sui generis, car le sujet, en sus de la gestion de codes, mots de passe et documents, peut envoyer après sa mort des messages à ses proches sous une forme qui se veut dialogique. Ces nouvelles pratiques ne questionnent pas seulement le concept d'immortalité, mais aussi l'usager dans son identité post-mortem.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The myth of amortality expresses a desire for the body to survive. In modern times, this myth has seized on advances in science by treating death as a frontier to be pushed back. Today this is apparent in a wide variety of forms, such as nanotechnologies, anti-ageing medicine, cryogenics, etc. Alongside these phenomena, which are both scientific and unpredictable—for their results will become effective only over a very long period, if at all—other immortality practices are becoming more widespread. These do not directly concern the body ; indeed digital technologies, particularly digital safes, provide a favourable context for their realization. These spaces for managing users' data have recently become sites of immortality, albeit sui generis : the individual, in addition to managing login details, passwords and documents, can send messages to their loved ones after their death, in a form that aims to be dialogical. These new practices not only interrogate the concept of immortality, but also the user's post-mortem identity.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/2195