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Titre Les variantes du goût universitaire : Hétérogénéité des styles de vie et enjeux de transmission culturelle à l'université
Auteur Louis Gabrysiak
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 238, juin 2021
Page 82-105
Résumé Cet article s'intéresse, à partir d'une double enquête quantitative et qualitative, aux styles de vie des universitaires et aux luttes culturelles internes à l'université. L'université a connu, ces dernières décennies, des transformations morphologiques importantes : l'augmentation du nombre d'étudiant·e·s comme d'enseignant·e·s-chercheur·e·s est allée de pair avec une modification des équilibres disciplinaires, les disciplines les plus classiques, lieux de la culture la plus patrimoniale, connaissent un déclin au profit de disciplines plus récentes, davantage ajustées aux exigences de « professionnalisation », au monde économique. Ce qui nous conduit à interroger l'homogénéité du groupe des universitaires sous l'angle de leurs origines sociales comme de leur rapport à la culture, et permet par là même d'éclairer quelques-unes des tensions qui traversent aujourd'hui l'institution, quant au type de culture qu'elle doit légitimer et transmettre. L'aristocratisme ascétique et la consommation d'œuvres culturelles classiques et patrimoniales continuent d'apparaître dominants dans l'espace universitaire. Mais de nouveaux styles de vie, davantage proches d'une forme d'hédonisme, faits d'un rapport plus distant aux humanités classiques et portés par des disciplines nouvelles viennent concurrencer les disciplines classiques et leur culture, œuvrant alors à la redéfinition du périmètre de la culture légitime.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on a two-pronged empirical study – quantitative and qualitative – this article traces the lifestyles of academics and cultural struggles within academia. In the past decades, academia has been marked by substantial morphological changes : the increasing number of students and lecturers has been paired with a transformation of power relations between academic disciplines, with a decline of the most classical disciplines, as sites of the most patrimonial culture, for the benefit of more recent disciplines, more attuded to the demands of “professionalisation” – and the economic sphere. This prompts an interrogation as to the homogeneity of academia as a social group, as regards the social origins as much as academics' relationship with culture. Such an inquiry is an entry-point to make sense of some of the struggles at play within the academic institution about the type of culture it must legitimise and impart. Ascetic aristrocatism and the consumption of classic and patrimonial cultural goods continue to dominate the academic field. Yet, new lifestyles, closer to a form of hedonism, shaped by a more distant relationship with classical humanities and fostered by new disciplines, are now competing with classical disciplines and the culture they convey, which in turn is now contributing to redefining the perimeters of legitimate culture.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_238_0082