Titre | Dispensé·e·s d'être malades : Les travailleur·euse·s des toutes petites entreprises (coiffure, restauration, bâtiment), des salarié·e·s jamais malades ? | |
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Auteur | Fanny Darbus, Émilie Legrand | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 239, septembre 2021 Santé critique 2 | |
Page | 66-81 | |
Résumé |
La statistique publique montre que la santé des salarié·e·s des « très petites entreprises » (TPE) est meilleure qu'ailleurs alors même que la présence de risques professionnels y est plus forte et que la prévention y est très peu développée. À partir d'études empiriques menées au sein de trois secteurs fortement représentés dans les TPE : la coiffure, la restauration et le bâtiment, cet article explore le paradoxe des TPE en s'intéressant à la culture somatique de ces salarié·e·s. Il montre ainsi comment, à différentes étapes, la culture somatique portant à l'endurance des troubles de santé conduit à des stratégies de contournement des troubles eux-mêmes. Cette endurance se rapporte tour à tour à des effets d'ethos professionnel et aux rapports différenciés que les salarié·e·s des TPE entretiennent à l'avenir. Quand les troubles de santé deviennent trop « incapacitants » pour tenir le cours ordinaire de l'activité, s'arranger en interne et s'arrêter en évitant formellement l'arrêt maladie prévalent, la grande majorité des troubles de santé des salarié·e·s de TPE passant ainsi « sous les radars » de la statistique publique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
According to official statistics, the health of individuals employed within “very small enterprises” (VSEs) is better than in other sectors despite the prevalence of higher professional risks and the lesser development of preventative measures. Based on an empirical study carried out in three sectors strongly represented in VSEs – hairdressing, catering and construction – this article explores the paradox of VSEs by examining the somatic culture of these employees. In so doing, it shows that, at different stages, the somatic culture produced to endure health problems leads to strategies of circumvention of these issues. This endurance reflects both the effects of professional ethos and the differentiated relationships of VSE employees with their future. When their health issues become excessively “debilitating” to endure their daily tasks, most of them make internal, unofficial arrangements to stop working without officially going on sick-leave, which means that the majority of health issues of VSE employees falls under the radar of public statistics. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_239_0066 |