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Titre Dans l'ombre de l'Histoire. Anis Kidwai et l'histoire féministe de la Partition de l'Inde
Auteur Anne Castaing
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 53, 2021/1 Le genre des indépendances
Rubrique / Thématique
Documents
Page 199-213
Résumé En 1971, Anis Kidwai, jeune veuve de la bourgeoisie intellectuelle musulmane d'Inde du Nord devenue travailleuse sociale, publiait Azadi ki chaon me (Dans l'ombre de la liberté), autobiographie bouleversante rédigée plus de vingt ans plus tôt, dans le bruit et la fureur qui accompagnèrent en 1947 la Partition de l'Inde au moment de la décolonisation. Elle met en évidence l'ampleur des violences genrées pendant la Partition, violences largement bannies des histoires nationales jusqu'aux années 1990-2000 où elles furent réexaminées par les historien.nes des Subaltern Studies. Cette autobiographie constitua à cet égard une source amplement mobilisée par des historien.nes soucieux d'explorer les « consciences subalternes », dont le récit de vie fut un véhicule privilégié. À cet égard, bien que très documentée, l'autobiographie de Kidwai constitue un choix peu anodin puisqu'il conjugue le témoignage et le « littéraire », mobilise tout autant le mode du récit référentiel que celui de l'expérience historique et le registre de l'émotion. Cet article s'intéresse à cette autobiographie, sa redécouverte puis sa traduction dans les années 2000, comme témoin du changement radical de paradigme entrepris par les Subaltern Studies dans leur approche de l'histoire, et plus particulièrement de l'histoire des violences de masse.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In 1971, Anis Kidwai, a young widow belonging to the North Indian Muslim intellectual bourgeoisie, published her memoirs, Azadi ki chaon me (“In Freedom's Shade”), written more than twenty years earlier, in the aftermath of the 1947 Partition of India. In these memoirs, her narrative highlights the massive gender violence that accompanied independence and Partition, a violence that was silenced in national histories until the 1990s, when Partition came to be reexamined by historians working in Subaltern Studies. In this respect, Kidwai's autobiography was a source much consulted by historians interested in exploring “subaltern consciousness”, for which memoir-writing offered a particular way in. Well-documented as it is, Kidwai's text constitutes a significant choice, since it combines testimony and literary expression, being both highly referential and willingly subjective, even affective. This article examines her autobiography, its rediscovery and translation in the 2000s, as witness to the radical paradigm shift undertaken by Subaltern Studies in their approach to history, and more particularly to the history of mass violence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_053_0199