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Titre Fuite des cerveaux, gain de cerveaux et politique d'éducation optimale : implications pour le bien-être des non-migrants
Auteur Maurice Schiff
Mir@bel Revue Revue d'économie du développement
Numéro vol. 28, no 2, juin 2021
Page 5-29
Résumé Un investissement plus important dans l'éducation (h) est une réponse optimale ex ante à une « fuite des cerveaux » ou « brain drain » (BD). Cependant, les gouvernements des pays d'origine doivent faire face à la situation ex post des résidents ayant un niveau d'éducation (h) plus élevé mais qui n'ont pas migré. Bien qu'un gain net de cerveaux ou « brain gain » (BG) ait été considéré comme un avantage et appelé « fuite bénéfique des cerveaux » dans la littérature, son impact sur le bien-être des résidents du pays d'origine est au mieux ambigu. L'augmentation des investissements dans l'éducation en réponse à une BD équivaut à un pari où les migrants (M) gagnent et où l'impact sur les résidents (R) – dont le bien-être est une préoccupation pour le gouvernement – est ambigu ou négatif. Je compare le bien-être des résidents pour une économie ouverte et une économie fermée a) en présence ou en l'absence d'une externalité de l'éducation, b) avec ou sans intervention du gouvernement, et c) avec une préoccupation du gouvernement égale pour R et M (R = M) ou supérieure pour R (R > M). Les principales conclusions sont les suivantes : i) les résidents sont moins bien lotis dans une économie ouverte dans la plupart des scénarios, avec un résultat ambigu en cas d'externalité et d'absence d'intervention ; ii) la politique d'éducation optimale en cas d'externalité a un impact positif (ambigu) sur le bien-être des résidents dans une économie fermée (ouverte) ; iii) le bien-être des résidents est plus élevé en cas d'intervention pour R > M que pour R = M ; iv) une augmentation du degré de sélectivité des compétences de la politique d'immigration réduit le bien-être des résidents. Une implication politique est que la subvention de l'enseignement supérieur, qui est optimale en cas d'externalité de l'éducation dans une économie fermée, n'est pas nécessairement valable dans le cas d'une économie ouverte.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais A greater investment in education (h) is an optimal ex-ante response to a brain drain (BD). However, sending country governments must deal with the ex-post situation of residents with higher h but who failed to migrate. And though a net brain gain has been viewed as a benefit and referred to as a “beneficial brain drain” in the literature, its welfare impact for source country residents is at best ambiguous. Increased educational investment in response to a BD is equivalent to a bet where migrants (M) win and the impact on residents (R)—whose welfare is a concern for the government—is ambiguous or negative. I compare residents' welfare for an open vs. a closed economy, a) under the presence or absence of an education externality, b) with or without government intervention, and c) with the government's concern equal for R and M (R = M) or greater for R (R > M). The main findings are: i) residents are worse off under an open economy in most scenarios, with an ambiguous result under an externality and no intervention; ii) optimal education policy under an externality has a positive (ambiguous) impact on residents' welfare under a closed (open) economy; iii) residents' welfare is higher under intervention for R > M than for R = M ; and iv) an increase in the immigration policy's degree of skill-selectivity reduces residents' welfare. One policy implication is that subsidizing higher education, which is optimal under an education externality in a closed economy, is not necessarily optimal under an open economy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EDD_342_0005