Contenu de l'article

Titre La dystopie d'un monde sans peine
Auteur Anne Simon
Mir@bel Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé
Numéro no 2, avril-juin 2021
Rubrique / Thématique
Doctrine
Page 275-296
Résumé Le droit pénal contemporain est révélateur d'un recul de la catégorie juridique des peines. Marginalisée au sein de la plus vaste catégorie des mesures restrictives et privatives de liberté, affaiblie dans sa définition autonome, la peine se présente dans une forme de désuétude. Elle pourrait même être en voie de disparition. Cette hypothèse doit être présentée comme une contre-utopie soutenue par des vents contraires : ceux portés par un courant sécuritaire d'abord qui, en s'écartant de la notion de peine par le recours à d'autres mesures contraignantes, souhaite s'affranchir librement des garanties qui l'accompagnent. Mais également les vents soufflés par les partisans d'une pénalité pensée exclusivement comme un outil individualisé de « traitement » et de « réinsertion ». Dans les deux cas, une volonté d'occulter la dimension rétributive de la peine peut être identifiée. Il semble pourtant indispensable de renouveler le cadre théorique applicable à cette dimension douloureuse de la peine vécue, car elle est la condition du maintien du régime protecteur de la peine dans notre ordre juridique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Contemporary criminal law is indicative of a decline in the legal category of penalties. Marginalized within the larger category of restrictive and custodial measures, weakened in its autonomous definition, the penalty presents itself in a form of disuse. It might even disappear. This hypothesis must be understood as a dystopia supported by penal philosophies that seem opposed: the ideas carried by those supporting a punitive turn based on security and public protection who, by deviating from the notion of penalty by resorting to other restrictive measures, wish to be freed from the legal guarantees that accompany it. But also the ideas of those in favour of a penalty designed exclusively as an individualized tool for "treatment" and "reintegration". In both cases, a desire to obscure the retributive dimension of the sentence can be identified. However, it seems essential to renew the theoretical framework applicable to this painful dimension of the sentence because it is the condition for maintaining legal guarantees limiting the application of penalties.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSC_2102_0275