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Titre Mobiliser des partenaires pour lutter contre le VIH/sida : les risques de la démobilisation institutionnelle en cas d'épidémie faible et concentrée. Le cas du programme Amali au Maroc
Auteur David Goeury
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 25, 2021 Dossier : Face au VIH/sida
Rubrique / Thématique
Dossier : Face au VIH/sida
Page 27-39
Résumé Au Maroc, le programme d'activités génératrices de revenus à destination des personnes infectées ou affectées pour le VIH (Amali) révèle la difficulté de la mobilisation commune des ONG santé spécialisées VIH/sida avec des organisations de développement dans un contexte d'épidémie faible et concentrée. Malgré les effets positifs auprès des bénéficiaires, les opérateurs spécialisés dans le développement (associations et agence de développement) peinent à s'impliquer durablement auprès de personnes particulièrement vulnérables et surtout fortement stigmatisées (professionnel(le)s du sexe de survie et hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). Par ailleurs, l'arrivée au pouvoir de responsables issus de la mouvance islamiste a amené une divergence de modèle d'intervention entre l'allocation sur critères de précarité et l'intégration économique par le développement d'une activité autonome permettant au bénéficiaire de se reconstruire une place sociale. Nous nous appuierons sur les observation menées en 2015 dans le cadre du projet ANRS 12305 « AGR et populations clés infectées ou affectées par le VIH au Maroc » : une enquête auprès de 500 bénéficiaires potentiels du programme Amali menée dans cinq villes (Agadir, Casablanca, Rabat, Tanger, Taroudant) mise en œuvre avec l'ALCS ; une enquête auprès de 25 porteurs de projets Amali dans ces mêmes villes et 22 entretiens semi-directifs avec l'ensemble des intervenants des organisations partenaires (ALCS, ADS, associations locales) dans les sept villes de déploiement du projet (Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat, Tanger, Taroudant). L'arrêt du programme Amali du fait du désengagement financier de l'ADS au profit d'une future allocation sociale universelle toujours non mise en œuvre apparaît comme un moyen de ne pas tenir compte des spécificités des PvVIH (professionnelles du sexe de survie, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) et donc de maintenir leur statut de marginaux fortement stigmatisés. Or cette stigmatisation empêche actuellement d'éteindre l'épidémie de VIH/sida au Maroc.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In Morocco, the program of income generating activities for people infected or affected by HIV(Amali) reveals the difficulty of jointly mobilizing health NGOs specializing in HIV and AIDS with development organizations in a context of a weak and concentrated epidemic. Despite the positive effects among beneficiaries, operators specialized in development (NGO and social development agency) are struggling to become involved on a long-term basis with particularly vulnerable and, above all, highly stigmatized people (male and female survival sex workers; men who have sex with men). In addition, the nomination of leaders from the Islamist movement at the ministry of social affairs has led to a divergence of intervention model between the social allocation based on criteria of precariousness and economic integration through the development of an autonomous activity, which allows the beneficiary to rebuild a social network. We will rely on observations carried out in 2015 within the framework of the ANRS 12305 project “IGA and key populations infected or affected by HIV in Morocco”: a survey of 500 potential beneficiaries of the Amali program conducted in five cities (Agadir, Casablanca, Rabat, Tangier, Taroudant) implemented with ALCS ; a survey of 25 Amali project leaders in these same cities and 22 semi-directive interviews with all the stakeholders of the partner organizations (ALCS, ADS, local associations) in the seven cities where the project is implemented (Agadir, Casablanca, Fez, Marrakech, Rabat, Tangier, Taroudant). The Amali program ended due to the financial disengagement of ADS in favor of a future universal social allowance that has yet to be implemented. This decision appears to be a means of not taking into account the specificities of PLHA (female sex workers, men who have sex with men). It will result in maintaining their status as highly stigmatized marginalized people. This stigmatization currently prevents the extinction of the HIV-AIDS epidemic in Morocco.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/anneemaghreb/7753