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Titre Pattes de poulet, colis cachés, entrepreneuses connectées. Migration et entrepreneuriat digital entre Chine et Taïwan
Auteur Beatrice Zani
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 63, no 3, juillet-septembre 2021 Prix des jeunes auteurices 2020
Rubrique / Thématique
Prix des jeunes auteurices
Résumé À l'ère du numérique, les pratiques entrepreneuriales et économiques des migrants investissent des espaces nouveaux : ceux du numérique. À partir du cas d'étude des mobilités des prolétaires migrantes de la Chine à Taïwan, cet article montre un nouveau lien entre migration, entrepreneuriat et plateformes digitales. En Chine, puis à Taïwan, les jeunes ouvrières migrantes chinoises font face à des situations de mise à distance sociale et familiale, ainsi que d'exploitation au travail et d'exclusion du marché de l'emploi. Pour y répondre, elles trouvent refuge dans les mondes digitaux. Elles s'approprient des espaces numériques dans la mise en place de pratiques d'entraide, qui mènent au développement d'entrepreneuriat digital et d'e-commerce. En quête d'un revenu stable, d'un emploi et d'autonomie économique, à travers l'application en ligne WeChat, elles mobilisent des réseaux sociaux transnationaux et dessinent des circuits économiques peu visibles où des marchandises faiblement légitimes et « contestées » sont commercialisées. Le dispositif numérique favorise l'invisibilité des transactions marchandes, l'évasion fiscale et le contournement des restrictions douanières. La cartographie des économies digitales montre une juxtaposition entre biographies migratoires et géographies commerciales, connectant les spatialités et les temporalités des migrations.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the digital age, the entrepreneurial and economic practices of migrants entered new digitalised spaces. Based on the case study of migrations of Chinese women from China to Taiwan, this article shows a new link between migration, entrepreneurship and digital platforms. In China and later on in Taiwan, young Chinese migrant workers have faced social and familiar distancing, labour exploitation and marginalisation in the labour market. In response, they carve a refuge inside digital worlds. They appropriate virtual spaces, where they implement practices of mutual help, which lead tothe development of digital entrepreneurship and e-commerce. Seeking a stable income, a job, and economic autonomy, via the online WeChat application, they mobilise transnational social networks and design low-visibility economic circuits on which barely legitimate, “contested” commodities are commercialised. The digital device favours invisible merchant transactions, tax-evasion, and the transgression of customs' restrictions. The cartography of such networked, digitalised, transnational economies shows an entanglement between migratory biographies and commercial geographies, through which the spatialities and temporalities of migration are connected.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sdt/39634