Titre | La création du Secrétariat permanent pour les problèmes de pollutions industrielles Fos/étang‑de‑Berre | |
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Auteur | Xavier Daumalin | |
Revue | Rives méditerranéennes | |
Numéro | no 61, 2020/2 Fos - Étang de Berre. Un littoral au cœur des enjeux environnementaux | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Fos - Étang de Berre |
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Page | 69-102 | |
Résumé |
L'histoire industrialo-portuaire du golfe de Fos-sur-Mer, troisième site du port de Marseille dont la construction débute en 1965 grâce aux efforts conjoints des milieux économiques locaux et de l'État, est bien connue, même si des débats subsistent encore sur le rôle de certains acteurs et la portée économique de l'opération. On dispose aussi d'éclairages ponctuels sur les résistances suscitées par l'émergence de ce que le mouvement Survivre et Vivre qualifie de « monstre de Fos ». En revanche, nous sommes moins renseignés sur la politique qui est alors inaugurée par l'État en raison de la forte et prévisible augmentation des pollutions industrielles autour de Fos/étang-de-Berre. C'est pourtant à cette occasion qu'est créé, en 1971, le Secrétariat permanent pour les problèmes de pollutions industrielles (S3PI), une structure expérimentale qui, à partir de 1977 et surtout au cours des années 1990, essaime dans plusieurs régions françaises. Si, à la charnière des xviiie et xixe siècles, la région parisienne est pour l'État français le laboratoire de la régulation des pollutions industrielles, au tournant des années 1970 c'est le territoire de Fos/étang-de-Berre qui tient le rôle de champ d'expérimentation pour une nouvelle approche de ces questions. Dans cette contribution, nous avons souhaité revenir sur les quinze premières années du S3PI à travers un certain nombre d'interrogations : quelles sont les missions du nouvel organisme ? De quels moyens dispose-t-il ? Qui sont ses principaux acteurs ? Comment définit-il les normes de pollution ? Comment s'organisent les relations avec les industriels, les élus locaux et les populations riveraines des usines ? Quels sont enfin les résultats obtenus en 1985, à la veille de la reprise des importations de pétrole brut après les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ? Au-delà, il s'agira surtout de nous interroger sur ce que représente vraiment la création du S3PI et s'il constitue – ou pas – un changement profond dans la perception et la gestion des pollutions industrielles par l'État français. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The creation of the Permanent Secretariat for the problems of industrial pollution Fos/étang-de-Berre. Environmental shift or optimization of an industrial ambition (1971-1985) ? The industrial and port history of the Gulf of Fos-sur-Mer, the third site of the Port of Marseille, whose construction began in 1965 thanks to the joint efforts of local and State economic circles, is well known, even if debates still remain on the role of certain actors and the economic scope of the operation. There are also occasional insights into the resistance caused by the emergence of what the Survival and Living movement calls the « Fos monster ». On the other hand, we are less informed about the policy that was then inaugurated by the State because of the strong and foreseeable increase in industrial pollution around Fos/étang-de-Berre. However, it was on this occasion that the Permanent Secretariat for Industrial Pollution Problems (S3PI) was created in 1971, an experimental structure which, from 1977 and especially during the 1990s, spread to several French regions. If, at the turn of the 18th and 19th centuries, the Paris region was for the French State the laboratory for regulating industrial pollution, at the turn of the 1970s it was the territory of Fos/étang-de-Berre which acted as a field of experimentation for a new approach to these issues. In this contribution, we wanted to look back at the first fifteen years of the S3PI through a number of questions : what are the missions of the new organization? What resources does it have at its disposal? Who are its main actors? How does it define pollution standards? How are relations with industrialists, local elected officials and people living near factories organised? Finally, what were the results obtained in 1985, on the eve of the recovery of crude oil imports after the 1973 and 1979 oil shocks? Beyond that, it will above all be a question of asking ourselves what the creation of the S3PI really means and whether or not it constitutes a profund change in the perception and management of industrial pollution by the French State. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/rives/7821 |