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Titre Responsabilité et réparations : Contexte historique de la rédaction du Traité de Versailles et opinion allemande sous la République de Weimar
Auteur Gerd Krumeich
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 171, janvier 2021 Centenaire de la promulgation du Traité de Versailles (1920-2020)
Rubrique / Thématique
Partie 5. Les réparations en question
Page 311-325
Résumé Cet article évoque d'abord l'évolution du règlement des coûts de guerre et des réparations depuis les débuts du XIXe siècle. L'idée d'un « dédommagement » du vainqueur par le vaincu s'inséra dans les traités de paix vers la fin du XIXe siècle. La Convention de la Haye de 1907 amplifia même cette idée en y impliquant aussi des pertes subies par les civils du pays victorieux.Pendant la Grande Guerre, la situation évolua d'une façon significative. Les pays belligérants, concernés par d'énormes dépenses militaires de tous ordres, exigeaient, et ceci dès 1914, que le vaincu payerait « tout » et la catégorie de responsabilité morale fut introduite pour tenir convaincus les peuples de la justesse de leur propre cause. Ce fut une des raisons pour lesquelles la guerre dura aussi longtemps, tant on sut que la défaite signifierait aussi la ruine. Le Traité de Versailles fut le résultat de cette évolution des opinions et catégories économico-morales. Et ce fut aussi la raison majeure pour laquelle le vaincu – l'Allemagne en l'occurrence – protesta aussi vivement, les questions d'ordre financier et moral étant intrinsèquement mélangées.Il s'ensuivit que la question des réparations fut et resta envenimée par le paradigme de la « responsabilité ». Le meilleur exemple en est la campagne nationaliste contre le Plan Young de 1929, dont les droites allemandes profitèrent pour enfin arriver à un rassemblement qui servit surtout le mouvement hitlérien.En fin de compte, Hitler fut acclamé, même par ses adversaires, quand il retira, dès 1934, la signature allemande de l'article 231 du Traité, « l'article de la honte ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article begins with a discussion of the evolution of the settlement of war costs and reparations since the early nineteenth century. The idea of "compensation" for the victor by the vanquished was included in peace treaties towards the end of the nineteenth century. The Hague Convention of 1907 even amplified this idea by including losses suffered by civilians in the victorious country.During the Great War, the situation changed significantly. The belligerent countries, concerned with enormous military expenses of all kinds, demanded, as early as 1914, that the vanquished should pay "everything", and the category of moral responsibility was introduced to convince the people of the justness of their own cause. This was one of the reasons why the war lasted as long as it did, as it was known that defeat would also mean ruin. The Treaty of Versailles was the result of this development of opinion and of economic and moral categories. And this was also the main reason why the vanquished – Germany in this case – protested so strongly, as financial and moral issues were intrinsically mixed.As a result, the issue of reparations was and remained envenomed by the paradigm of "responsibility”. The best example of this was the nationalist campaign against the Young Plan of 1929, which German right-wingers took advantage of in order to finally consolidate a rallying point that served the Hitler movement above all.In the end, Hitler was acclaimed, even by his adversaries, when in 1934 he withdrew Germany's signature from Article 231 of the Treaty, the "article of shame".
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_171_0311