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Titre Le modèle « mixte » : un outil d'évaluation du choc de la Covid-19
Auteur Magali Dauvin, Raul Sampognaro
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 172, juin 2021 Perspectives économiques 2019-2021
Rubrique / Thématique
Études spéciales
Page 219-241
Résumé L'épidémie de la Covid-19 et les mesures mises en œuvre pour enrayer la circulation du virus ont abouti à une crise économique d'une ampleur et d'une nature inédites. En avril 2020, la mise en place d'un confinement très sévère a fait chuter l'activité économique de près de 31 %. En novembre, après un semestre de vie avec le virus, la mise en place d'un deuxième confinement s'est traduite par une baisse de l'activité « de seulement » 7,5 %. Nous avons recours à une version modifiée du modèle ouvert de Leontief (1944) permettant d'étudier la diffusion de chocs simultanés d'offre et de demande à travers le tissu productif ; c'est ce que nous appelons le modèle «mixte ». Selon notre évaluation, les fermetures administratives expliqueraient à elles seules 12 points de la baisse d'activité du mois d'avril 2020 et 5,5 points de celle de novembre. De leur côté, les chocs d'offre liés aux difficultés de main-d'œuvre ou d'approvisionnement ou à l'adaptation aux contraintes sanitaires expliqueraient 10 points de la baisse de la valeur ajoutée au pire moment de la crise en avril. Ils seraient sans effet significatif en novembre. Enfin le choc de demande finale expliquerait 11 points de la baisse du PIB observée pendant le confinement du mois d'avril et 2 points de la baisse de novembre. Le redéploiement de la production des emplois intermédiaires vers les emplois finaux aurait permis de préserver le PIB de 2 points en avril. Ces résultats suggèrent que l'ensemble des acteurs – publics et privés – ont fortement adapté leurs comportements, ce qui se traduit par des confinements ayant un moindre impact sur l'activité économique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Covid-19 pandemic and the measures taken to stem the flow of the virus have resulted in an economic crisis of unprecedented scale and nature. In April 2020, the implementation of a severe lockdown caused economic activity to drop by nearly 31%. In November, after six months of living with the virus, the implementation of a second lockdown resulted in a fall in activity of "only" 7.5%. We use a modified version of Leontief's (1944) open-ended model to study the diffusion of simultaneous supply and demand shocks through the productive fabric; this is what we call the "mixed" model. Based on our assessment, administrative closures alone explain 12 points of the fall in activity in April 2020 and 5.5 points of the fall in November. Supply shocks linked to labour or supply difficulties or to adaptation to health restrictions would in turn explain 10 points of the drop in value added at the worst moment of the crisis in April. They had no significant effect in November. Finally, the final demand shock explains 11 points of the fall in GDP observed during the April lockdown and 2 points of the fall in November. The redeployment of output from intermediate to final jobs preserved 2 points of GDP in April. These results suggest that all actors – public and private – have strongly adapted their behaviour, resulting in lockdowns that have less impact on economic activity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_172_0219