Titre | «Neschastnaia sluchainost´ rozhdeniia»: lishnie identichnosti, bestaktnye podrobnosti i distillirovannaia lichnost´ | |
---|---|---|
Auteur | Galina Zelenina | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 62, no 2-3, avril-septembre 2021 Dissidences sexuelles et de genre en URSS et dans l'espace postsoviétique | |
Page | 333-365 | |
Résumé |
Cet article aborde un épisode de la longue histoire d'une analogie qui associe altérité ethnique (religieuse) et sexuelle (de genre), en l'occurrence judéité et queerité, mais aussi qui établit un parallèle entre antisémitisme et homophobie. Il s'agit d'une double paralipse (praeteritio), ou d'un quasi-renoncement aux deux identités, non pas parce qu'elles seraient dangereuses ou honteuses, mais parce qu'elles seraient trop particulières et trop privées, insignifiantes et inappropriées, et surtout non pertinentes avec la définition de soi propre à « une personne de culture russe » telle que l'entendent les membres de l'intelligentsia soviétique. En s'appuyant d'abord sur des sources d'histoire orale et des ego-documents, l'auteure analyse les représentations de la judéité et de l'homosexualité, ou plutôt leur absence, au sein de l'intelligentsia, notamment celle du monde universitaire de l'époque soviétique tardive. L'auteure s'attache ensuite à relever ce même ethos dans un grand nombre de mémoires d'universitaires d'origine juive. Elle mène ainsi une étude comparative de ces représentations (omission, détachement, et parole d'autorité attachée à la position d'expert telle qu'elle a pu être revendiquée) en examinant les travaux, principalement des récits autobiographiques, de trois intellectuels juifs, Lydia Ginzburg, Lev Klein et Igor´ Kon, dont le positionnement apparaît emblématique d'au moins une partie de l'intelligentsia soviétique, voire postsoviétique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The paper examines one episode in the long history of the parallelism between ethnic (religious) and sexual (gender) otherness, particularly Jewishness and queerness, and between antisemitism and homophobia. It is a case of double paralipsis, or near-renunciation of both identities, not really as fraught with danger or shameful but as too particular and too private, insignificant and inappropriate, and, most importantly, as irrelevant for a Soviet intelligent's self-definition as “a person of Russian culture.” First, drawing on oral history sources and ego-documents, the author examines the representations of Jewishness and homosexuality – or, rather, the lack thereof – in late Soviet intelligent/academic milieus, then traces the same ethos in a large body of memoirs by late Soviet academics of Jewish origin. The pivot of the paper is a comparative study of these representations (such as omission, detachment, and speaking from an expert position) in the works (primarily, autobiographical narratives) of three Russian Jewish intellectuals whose position seems to be representative for at least part of Soviet (and, perhaps, post-Soviet) intelligentsia: Lydia Ginzburg, Lev Klein, and Igor´ Kon. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_622_0333 |