Titre | Le travail social communautaire : une tradition française ? | |
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Auteur | Manuel Boucher | |
Revue | Revue Sciences et Actions Sociales | |
Numéro | no 6, 2017 L'intervention sociale collective et communautaire | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 8-22 | |
Résumé |
À l'instar des États-Unis, en France, au sein du champ de l'intervention sociale communautaire, une diversité d'acteurs sociaux plébiscite la participation des habitants des quartiers populaires à la résolution de leurs problèmes à partir de deux approches principales. D'un côté, des intervenants sociaux adoptent une « approche consensuelle » pour réunir les habitants, les acteurs sociaux et les pouvoirs publics afin qu'ils améliorent et gèrent leur territoire dans une perspective de développement social. De l'autre côté, des intervenants sociaux s'inscrivent dans une « approche conflictuelle » pour favoriser l'action collective et autonome d'habitants en colère afin qu'ils créent un rapport de force et puissent négocier avec les institutions dans une perspective de transformation sociale.Au sein de cette typologie, la réalisation d'une enquête sur les acteurs de l'intervention sociale collective et communautaire montre que les travailleurs sociaux patentés qui affirment faire du travail social communautaire, dans la pratique, adoptent l'approche consensuelle en tant que « technique d'intégration ». Dans cette perspective, pour ces travailleurs sociaux, l'ouvrage de Marie-Antoinette Rupp, Le travail social communautaire publié en 1972, qui préconisait une approche consensuelle de l'organisation communautaire dans une période de forte intégration sociale reste aujourd'hui encore un ouvrage de référence alors que nous vivons désormais dans une société du risque fragmentée. Cet article propose donc une analyse de ce livre pour mieux saisir les logiques d'action et les objectifs sociopolitiques partagés aujourd'hui par les promoteurs du travail social communautaire en France. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Like the United States, in France, within the field of community social intervention, a diversity of social actors plebiscites the participation of inhabitants of working-class neighborhoods in resolving their problems from two main approaches. On the one hand, social actors adopt a consensual approach to bring together the inhabitants, the social actors and the public authorities so that they can improve and manage their territory in a perspective of social development. On the other hand, social workers are part of a "conflictual approach" to encourage the collective and autonomous action of angry inhabitants to create a balance of power and to negotiate with the institutions from a perspective of social transformation.Within this typology, conducting a survey of the actors of collective social and community intervention shows that social workers who claim to do community social work in practice adopt the consensual approach as "integration technique". In this perspective, for social workers, Marie-Antoinette Rupp's book, Community Social Work published in 1972, which advocated a consensual approach to community organization in a period of strong social integration, still remains today a reference work as we now live in a fragmented risk society. This article proposes an analysis of this book to better understand the logics of action and the socio-political objectives shared today by the promoters of community social work in France. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SAS_006_0008 |