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Titre Le concours des réputations collectives aux perceptions d'(in)efficacité des organismes nationaux anti-corruption. Exemples du Botswana et du Cameroun
Auteur Alain Eloka
Mir@bel Revue Critique internationale
Numéro no 93, octobre-décembre 2021
Rubrique / Thématique
Varia
Page 51-69
Résumé L'émergence de la « lutte contre la corruption » comme prescription globale dans les années 1990 a donné lieu à une floraison au niveau planétaire d'organismes nationaux spécifiquement dédiés à cette question. Cependant, l'efficacité de ces structures étatiques est débattue et diversement appréciée dans la littérature. Nous entendons contribuer à ce débat en soutenant que les perceptions d'(in)efficacité suscitées par chaque organisme national anticorruption (ONAC) s'expliquent aussi, au-delà des analyses proposées dans la littérature, par la réputation des élites gouvernantes du pays considéré. L'étude des dispositifs anti-corruption mis en place respectivement par le Botswana et le Cameroun révèle que la réputation positive de certains pays auprès des institutions internationales de développement permet à leurs ONAC de bénéficier d'une « bonne presse » et d'une présomption d'efficacité que la réalité des faits ne confirme pas forcément. À l'inverse, la réputation négative de certains autres pays fait peser sur leurs ONAC une présomption d'inefficacité, et ce indépendamment des résultats factuels de leurs actions.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The emergence of the “fight against corruption” as a global prescription in the 1990s gave rise to a worldwide sprouting of state entities specifically dedicated to curbing “corruption” at the national level. However, the efficiency of these structures is debated and variously appreciated in the literature. This article contributes to that debate by arguing that the perceptions of (in)efficiency aroused by each national anti-corruption body can also be explained by the collective reputation of the governing elites of the country in question. Studying the anti-corruption structures put in place respectively by Botswana and Cameroon reveals that the positive reputation of certain countries among international development institutions allows their anti-corruption structures to benefit from “good press” and a presumption of efficiency even when the empirical facts do not confirm it. Conversely, the negative reputation of some other countries opens their anti-corruption structures to presumptions of inefficiency, regardless of the actual results of their actions.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_093_0054 (accès réservé)