Titre | La gestion des frontières par le traitement différencié des voyageurs. Réflexion croisée sur la France et les États-Unis | |
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Auteur | Ariane Marie Galy | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 93, octobre-décembre 2021 | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 137-155 | |
Résumé |
Dans l'imaginaire collectif, la frontière a longtemps été représentée comme une ligne de
démarcation entre deux États. Cette acception supposait son assimilation à un espace/territoire géographique qui se traverse et qui est sous l'autorité exclusive de l'État. Elle ne tient
plus aujourd'hui. Traitée abondamment par la littérature, la frontière se caractérise désormais par une dissociation entre le lieu de son contrôle et son emplacement territorial, la
multiplication des acteurs impliqués dans sa gestion et le renforcement des modalités de
distinction entre voyageurs autorisés ou non autorisés à entrer dans le pays. J'aborde ici
cette troisième caractéristique de la frontière. En m'appuyant sur l'étude comparée des
programmes Global Entry et PARAFE, je suggère que, au-delà de pratiques classificatrices
dédiées à l'inclusion ou à l'exclusion des voyageurs, les modalités de sélection qui prétendent accélérer le passage aux frontières reposent sur des processus d'« inclusion différenciée », eux-mêmes modulés par des modes de valuation et d'évaluation. L'étude de ces deux
programmes amène à se pencher sur les évolutions générales des pratiques de contrôle
frontalier en cours. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The collective imagination of the regarding borders has long been based on its adequacy
as a line of demarcation between two states. Comprehending borders in this way implies
the assimilation of the border to a geographical space/land that is to be crossed and is under
the exclusive authority of the state. This conception of borders no longer holds. Extensively
addressed in the literature, borders are now characterised by the dissociation of its control
from its territorial location ; the multiplication of actors involved in its management ; and
the reinforcement of modalities of distinction between travelers authorised or not authorised to enter the country to which they aspire to travel. This contribution addresses this
third characteristic of the border. Based on a comparative study of the Global Entry and
PARAFE programs in the United States and France respectively, I suggest that, beyond classification practices dedicated to the inclusion or exclusion of travelers, the modalities for
selecting travelers who are eligible for expedited border crossings are based on processes
of “differentiated inclusion”, which are themselves modulated by modes of(e) valuation.
The study of these two programs invites us to address ongoing transformations of border
control practices. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_093_0140 (accès réservé) |