Titre | Les modalités de la colère citoyenne sur Twitter | |
---|---|---|
Auteur | Arnaud Mercier | |
Revue | Quaderni | |
Numéro | no 104, automne 2021 Colères politiques | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
|
Page | 49-62 | |
Résumé |
Beaucoup d'expressions agressives d'internautes sur Twitter s'apparentent à des cris de colère. Elles expriment publiquement des frustrations, visant ou pas des cibles explicites, désignant des responsables de la situation vécue, selon un système de preuves souvent approximatives voire fantasmées. Les rhétoriques du ressentiment, de l'indignation ou du dégoût trouvent, avec cette plate-forme, une manière de s'exprimer assez librement (à condition de ne pas appeler à une haine explicite et ciblée). Et si les logiques d'usage des plates-formes numériques favorisent cette forte présence des émotions, dont la colère, dans les tweets parlant de thématiques politiques, inutile d'aller chercher du côté d'un éventuel déterminisme technologique pour l'expliquer. Un climat de défiance vis-à-vis du personnel politique, un doute important sur la capacité à agir des États, un contexte de tensions économiques et socioculturelles liées, notamment, aux méfaits de la mondialisation, et l'opportunité offerte à chaque citoyen de posséder son propre média pour s'exprimer, additionnent leurs effets pour utiliser les réseaux comme Twitter afin d'affirmer ses convictions, ses craintes, ses aversions et ses rejets. Le tout, en mobilisant les ressources du style Twitter : hashtag, lettres capitales, ponctuants, émojis, comme le montre cet article. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Many of the aggressive expressions of Internet users on Twitter sound like angry cries. They publicly express frustrations, aiming or not at explicit targets, designating those responsible for the situation experienced, according to a system of evidence that is often approximate or even fantasized. The rhetoric of resentment, indignation or disgust find, with this platform, a way of expressing themselves quite freely (provided that they do not call for an explicit and targeted hatred). And if the logic of the use of digital platforms favors this strong presence of emotions, including anger, in tweets talking about political themes, there is no need to look for a possible technological determinism to explain it. A climate of mistrust vis-à-vis political personnel, a strong doubt about the ability of States to act, a context of economic and socio-cultural tensions linked, in particular, to the misdeeds of globalization, and the opportunity offered to each citizen to have their own media to express themselves, add their effects to use networks like Twitter to assert their convictions, fears, dislikes and rejections. All this by mobilizing Twitter-style resources: hashtag, capital letters, punctuators, emojis, as shown in this article. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=QUAD_104_0049 |