Titre | L'émigration étudiante des « filles du coin » : Entre émancipation sociale et réassignation spatiale | |
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Auteur | Élie Guéraut, Fanny Jedlicki, Camille Noûs | |
Revue | Travail, genres et société | |
Numéro | no 46, 2021 (Re)configurations du travail domestique | |
Rubrique / Thématique | Mutations |
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Page | 135-155 | |
Résumé |
Cet article traite de la question des migrations résidentielles engendrées par la poursuite d'études supérieures en France. Si depuis les années 1990, l'accès à l'Université s'est largement massifié, cette ouverture s'est faite au prix d'une forte hiérarchisation des filières de l'enseignement supérieur, au sein de laquelle la position occupée dépend en grande partie du sexe et de l'origine sociale. Dans une première partie reposant sur l'exploitation de données statistiques et d'études de cas, cet article revient sur la dimension spatiale de la distribution des étudiant·e·s dans l'espace de l'enseignement supérieur. Les femmes tendent plus que les hommes à quitter leur lieu de résidence à l'issue du baccalauréat, mais également à y retourner une fois leurs études achevées, à plus forte raison dans les classes populaires. La deuxième partie de cet article montre que ce phénomène, qui concerne en particulier les jeunes femmes originaires des espaces ruraux et des villes petites et moyennes, s'explique par un déficit de ressources sociales ainsi que par les multiples rappels aux origines qui s'exercent sur elles. L'article souligne in fine les petites différences dans les trajectoires des étudiantes « du coin », selon la fraction occupée dans les classes populaires. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article deals with the question of the residential migrations caused by the pursuit of higher education in France. While since the 1990s, access to university has greatly increased, this evolution has come at the cost of a strong hierarchy of higher education courses, within which the position occupied largely depends on sex and social origin. In a first part based on the analysis of statistical data and case studies, the article examines the spatial dimension of the distribution of students in the higher education space. Women are more likely than men to leave their places of residence after the baccalaureate, but also to return after their studies, especially in the working classes. The second part of the article shows that this phenomenon, which concerns in particular young women from rural areas and small and medium-sized towns, can be explained by a deficit of social resources, as well as by the multiple reminders of their origins weighing on them. The article ultimately highlights the small differences in the life journeys of “local” students, depending on the fraction occupied in the working classes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TGS_046_0135 |