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Titre Penser les (non-)mobilisations syndicales à l'aune de l'ancrage local : des femmes de ménage à Marseille et à Lyon
Auteur Saphia Doumenc
Mir@bel Revue Espaces et Sociétés
Numéro no 183, 2021/2 Démobiliser les classes populaires
Rubrique / Thématique
I - Démobiliser les classes populaires
Page 67-82
Résumé Depuis 2015, des grèves de durées variables s'organisent de manière régulière à Marseille dans le secteur du nettoyage hôtelier. Occuper les parvis des hôtels plus ou moins luxueux du centre-ville est devenu, pour certaines de ces salariées ainsi que pour le syndicat qui les accompagne (la cnt - Solidarité ouvrière), une pratique récurrente. En s'appropriant ainsi l'espace public – au moins le temps de la grève –, ces femmes de l'ombre se manifestent au grand jour. À Lyon, les femmes de ménage représentées par ce même syndicat peinent à se mobiliser. Pour éclairer ces variations d'intensité des mobilisations, cet article s'appuie sur plusieurs terrains. L'espace, ou plus précisément l'ancrage local, se révèle être un précieux analyseur. Notre hypothèse est que le partage de lieux de sociabilité et de vie, le maintien d'un entre-soi populaire et la construction d'une mémoire des luttes à Marseille semblent constituer autant d'éléments favorisant l'engagement syndical.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since 2015, regular and recurring strikes of varying duration have been organised in Marseille in the hotel cleaning sector. Occupying the forecourts of the fairly upmarket hotels in Marseille city centre has become a common practice for some of these employees as well as for the trade union that supports them (cnt - Solidarité ouvrière). By appropriating public space in this way – at least during the strike – these almost unseen women become visible. In contrast, in Lyon, cleaning women represented by the same union are struggling to mobilise. To shed light on these variations in the intensity of activism, this article draws on several field-works. Space, or more precisely local embeddedness, proves to be a significant explanatory factor. Our argument is that the sharing of social and living spaces, the maintenance of working-class togetherness, and the construction of a memory of the struggles in Marseille, foster trade union involvement.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ESP_183_0067