Titre | À quoi servent les enquêtes PISA ? | |
---|---|---|
Auteur | Eric Mangez, Branka Cattonar | |
Revue | Sciences de la société | |
Numéro | no 79, 2010 Connaissances rationnelles et action publique | |
Page | 29-42 | |
Résumé |
Cette contribution examine la manière dont les enquêtes PISA ont été reçues et utilisées dans le contexte de la Belgique francophone. La structure de notre analyse est simple : il s'agit d'étudier la rencontre entre un instrument, dépositaire de certaines propriétés, et un contexte, marqué lui aussi par certaines particularités forgées au cours de l'histoire. Après avoir souligné les particularités historiques du contexte politique consociatif belge et la place relativement modeste qu'y occupent traditionnellement les connaissances lors de la construction de politiques publiques (Mangez 2009, 2010), nous nous concentrons sur l'instrument PISA. De quel genre d'outil s'agit-il ? S'apparente-t-il plutôt aux dispositifs de l'Etat évaluateur : s'agit-il d'un instrument d'aide à la décision ? Ou bien fait-il partie des instruments relatifs à l'exigence d'accountability telle que comprise par Rosanvallon (2006) ? Peut-on l'analyser comme un outil de régulation douce ? Nous confrontons chacune de ces propositions à nos observations empiriques. Contrairement au discours officiel qui présente PISA comme un instrument d'aide à la décision, nos conclusions indiquent que l'outil, dans le contexte belge francophone, tend plutôt à fonctionner comme un instrument de surveillance, qui renforce la pression exercée par le quasi-marché des usagers en direction des acteurs (publics et privés) de l'enseignement. Selon cette analyse, l'Etat n'est pas (uniquement) un Etat évaluateur : il est aussi un Etat évalué, classé et comparé à d'autres pourvoyeurs de services éducatifs, belges ou étrangers. L'analyse conduit alors à mobiliser un concept, celui de « tiers évaluateur » (Rosanvallon 2006), susceptible d'enrichir et d'affiner l'analyse du rôle des connaissances dans les politiques publiques. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
This paper examines how PISA surveys have been received and employed in French-speaking Belgium. It involves studying the application of highly specific instrument to a context whose particular characteristics have been forged over time. After pointing out the historically specific attributes of consociational politics in Belgium, and the traditionally modest place of knowledge in the making of public policy (Mangez, 2009, 2010), we will focus on the PISA instrument. What kind of instrument is it? Does it resemble a mechanism of the Evaluative State, that is, is it an instrument useful in decision-making? Alternatively, does it perhaps constitute an instrument required for surveillance in the way Rosanvallon (2006) uses the term? Perhaps should we view it as an instrument facilitating soft regulation? Unlike the official position, which views PISA as an instrument supporting decision-making, our findings indicate that the instrument — at least in the context of French -speaking Belgium — tends instead to function as a monitoring instrument that increases the pressure of the quasi -market on actors (public and private) in the educational sector. According to this analysis, the State should not be viewed solely as an evaluative State; it must also be evaluated, ranked and compared to other purveyors of educational services, both Belgian and foreign. The analysis prompts us to advocate a new concept, that of « third-party evaluator » (Rosanvallon, 2006), which could enrich and refine analysis of the role of knowledge in public policy. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/sds/2750 |