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Titre Un déficit de représentation ? Sentiment de représentation et participation électorale dans une ancienne municipalité communiste
Auteur Samir Hadj Belgacem
Mir@bel Revue Participations
Numéro no 30, 2021/2
Page 39-63
Résumé Cet article envisage le lien entre représentation et participation électorale pour les habitant·es des cités de logement social. Au-delà de leur seule perception, il étudie l'articulation entre la participation et les liens avec les représentant·es. À partir d'une enquête socio-historique au Blanc-Mesnil, ville anciennement communiste, il formule plusieurs hypothèses concernant la faiblesse du sentiment de représentation politique qui prédomine parmi les habitant·es des cités de logement social. L'enquête rend compte de la montée de l'abstention au cours des années 1980. La contestation de la représentation par les élu·es de la majorité de gauche se déploie durant les années 1990-2010. Des porte-parole émergent alors pour tenter de représenter les habitant·es des cités au sein de l'exécutif municipal. Leurs difficultés, tant à se faire reconnaître comme des interlocuteurs et interlocutrices légitimes qu'à participer à la liste de gauche, renforcent la défiance vis-à-vis des élu·es de la majorité. Ces porte-parole et candidat·es à la représentation (presque exclusivement masculins) participent activement à la construction du sentiment de représentation parmi les habitant·es. Dans le cadre public, ils insistent en particulier sur l'importance de la représentation sociale et territoriale et sur la connaissance des difficultés des habitant·es. Cependant, en variant les situations d'énonciation, l'identification aux représentant·es peut aussi prendre une dimension ethno-raciale, qui demeure largement circonscrite au « texte caché », car jugée illégitime.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article considers the link between representation and the electoral participation of residents from social housing estates. Beyond their perception, it studies the relationship between participation and links with representatives. Based on a sociohistorical survey in Le Blanc-Mesnil, a former communist municipality, it formulates several hypotheses concerning the weakness of the sense of political representation that prevails among the inhabitants of social housing estates. The survey notes the rise of abstention during the 1980s. Opposition to representation by the elected representatives of the left-wing majority grew during the years 1990–2010. Spokespersons then emerged to try to represent the inhabitants of housing estates within the municipal executive. Their difficulties, both in being recognized as legitimate interlocutors and in participating in the left-wing list, reinforced the mistrust of elected representatives among the majority. These spokespersons and candidates for representation (almost exclusively male) actively participate in the construction of the inhabitants' sense of representation. In the public sphere, they insist in particular on the importance of social and territorial representation and on knowing the inhabitants' difficulties. However, by varying the enunciative situation, identification with the representatives can also take on an ethno-racial dimension, which remains largely confined to the “hidden text,” because it is considered illegitimate.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PARTI_030_0039