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Titre Du sujet de la confiance au travail de la décroyance
Auteur Paul-Laurent Assoun
Mir@bel Revue Hermès (Cognition, Communication, Politique)
Numéro no 88, 2021/2 Confiance et communication
Rubrique / Thématique
Partie I - Questions de confiance
Page 42-52
Résumé Il s'agit de restituer la dialectique subjective de la croyance à la confiance : qu'est ce qui est tenu pour fiable dans l'agir et l'être de l'autre ? Il y a là un pari sur l'altérité, qui se démontre dans l'amitié et culmine dans l'amour, alimentant le lien social. Cette éthique du sujet s'éclaire ici par les ressources du savoir inconscient, qui met au jour l'ordre symbolique, en son expression juridique, par le serment et la « parole jurée ». L'illustre aussi le dispositif juridique du « fidéicommis ». C'est finalement la « décroyance », au-delà de l'incroyance, ver dans le fruit de la confiance, qui en éclaire la conflictualité et les enjeux. On doit en suivre la symptomatologie dans les « passions sociales », dont les formes aiguës de ressentiment et la mise en place de pratiques du soupçon systématisée, défiance qui alimente une forme collective de discours paranoïsé dont le postulat est l'imposture de l'Autre. Cela met à l'épreuve la théorie de la communication et du langage, via la dimension de réciprocation. La clinique du sujet révèle le paradoxe de ces sujets qui répètent systématiquement des situations de trahison, engageant leur capital de confiance à fonds perdus, par où l'on reconnaît le travail de la pulsion de mort, déliaison et destructivité au cœur du lien.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Restoring the subjective dialectic of belief to trust involves a question : in the actions and being of the other, what is found to be trustworthy ? There is a wager on otherness, one that is demonstrated in friendship and culminates in love, thereby sustaining the social bond. Here, this ethics of the subject is illuminated by the resources of unconscious knowledge, thereby bringing out the symbolic order, which is expressed in legal terms by the oath and the “sworn statement.” It is also illustrated by the legal framework of the “fideicommissum.” Ultimately the rotten apple in the barrel of trust, the process of ceasing to believe – which goes beyond disbelief – is what sheds light on both the conflicts involved in trust and what is at stake in this trust. We can follow the symptomatology of this process in the “social passions,” such as acute forms of resentment and the development of practices of systematic suspicion, a distrust that feeds a collective form of paranoid discourse that is based on the premise of the Other's imposture. This puts theories of language and communication to the test, by way of the dimension of reciprocation. The clinic of the subject reveals the paradox of subjects who invariably repeat situations of betrayal, in which the capital of their trust is spent at a loss. In this, we can recognize the work of the death drive : the unbinding and destructiveness at the very heart of the bond.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_088_0042