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Titre Formation tout au long de la vie et capacité d'agir des salarié·es. Une comparaison franco-allemande
Auteur Bénédicte Zimmermann
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 63, no 4, octobre-décembre 2021 Se former tout au long de la vie : engagement individuel, devoir collectif ?
Rubrique / Thématique
Se former tout au long de la vie
Résumé À partir d'une étude sur la capacité des salarié·es à se former tout au long de la vie et à faire valoir leurs aspirations en la matière, l'article montre l'intérêt d'ériger la voix individuelle en objet d'enquête, au même titre que la voix collective jusque-là privilégiée par les recherches sociologiques. Se donnant la formation de promotion ouvrière comme objet, le propos s'appuie sur une recherche comparative multi-niveau menée auprès d'une multinationale du secteur aéronautique et de deux de ses unités de production, l'une en France, l'autre en Allemagne. En dépit d'instances de codétermination qui dotent les salarié·es d'une voix collective plus forte dans l'unité allemande, la capacité des ouvriers et ouvrières à y faire entendre leur voix et à agir en matière de formation de promotion sociale s'y avère plus faible que dans l'unité française. Afin d'expliquer ce résultat inattendu, nous revisitons la thèse de l'« effet sociétal » et sondons l'étroite intrication entre modalités de la voix individuelle et régimes de partage des responsabilités entre institutions publiques, entreprises et salarié·es. Pour ce faire nous opérons une distinction entre deux modalités de la voix : une version faible qui permet d'exprimer ses préférences et une version forte à même de soutenir la capacité d'agir et d'influencer les accomplissements.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Based on a study of employees' voices in decisions impinging on lifelong education, the article shows the utility of making individual voice an object of investigation in the same way as the collective voice upon which sociological research usually focuses. Concentrating on qualified assembly-line workers and professional-development schemes that allow for upward mobility out of the assembly line, the paper uses a multi-level approach to compare the practices of two subsidiaries of a multinational firm from the aeronautics sector, one located in Germany and the other in France. Despite co-determination bodies that give employees a stronger collective voice in the German production unit, the workers capability to make their voices heard within the organization in matters of social-promotion training would appear to be weaker than in the French unit. In order to explain this unexpected result, we revisit the thesis of the “societal effect” and investigate the close interrelationship between the modalities of individual voice and the regimes of responsibility-sharing between public institutions, companies and employees. To this end, we distinguish between two modalities of voice: a weak version that allows employees to have a say and express their preferences, and a strong version that supports people's capability to act and helps to influence their achievements.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sdt/40068